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MORTALITE MATERNELLE

lundi 23 février 2009, par David Boutigny

L’UNICEF a publié son rapport annuel sur la mortalité maternelle dans le monde. Plus d’un demi million de femmes meurent "de causes liées à la grossesse et quelque 10 millions d’autres, selon les estimations, subissent des blessures, infections, maladies ou handicaps qui risquent de durer leur vie entière".

Nous sommes loin des objectifs du Millénaire pour le développement qui prévoyaient de réduire le taux de mortalité maternelle de trois quarts entre 1990 et 2015. L’amélioration est quasi inexistante. Même si le taux de mortalité maternelle a diminué de 5,4% (une diminution de 30 décès sur 100 000 naissances vivantes), les inégalités ne cessent de se creuser entre les continents. tandis que le risque de décès est en moyenne de 1 pour 8000 dans le monde industrialisé il est de 1 sur 76 dans les pays dits "en développement". Au Niger il s’élève à 1 sur 7 !

L’UNICEF considère cependant que cette situation est loin d’être une fatalité. Pour remédier à la mortalité maternelle il faudrait établir ce qu’il nomme "un continuum de soins" incluant l’ensemble des membres des familles. De plus, et de manière indispensable, ce sont les obstacles culturels et religieux qu’il faudrait lever. Quand les femmes ne comptent pour rien dans une société, leur mort ne compte pour rien non plus. Droits des femmes inexistants ou bafoués, absence d’éducation et de planification familiale, violences conjugales, mariages forcés et maternités précoces se greffent à un paysage sanitaire déplorable : sida, avortements non médicalisés, septicémie, hémorragies, paludisme, absence d’accès à l’eau potable...

Ainsi l’UNICEF plaide-t-il en faveur de plusieurs approches conjointes : sanitaire, économique, sociale et culturelle car "la discrimination fondée sur le sexe peut empêcher les filles et les femmes de chercher à obtenir ou de bénéficier de soins de santé adéquats et d’une préparation à la vie active essentielle pour les protéger contre les infections sexuellement transmissibles, la violence, les mauvais traitements et l’exploitation".

Toutefois, ce qui reste posé, sur le fond, est la question cruciale de la répartition des richesses. A l’heure où la crise du capitalisme néo-libéral engendre une paupérisation massive des peuples du Nord, elle accroît encore la misère des populations du Sud. Sans bouleversement radical il est à craindre que la mortalité maternelle ne sera pas endigué, quelles que soient les bonnes intentions affichées.

P.-S.

Michèle Dessenne

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