La marche mondiale des femmes a organisé un atelier intitulé « Femmes, migration et violence envers les femmes ». Au cours de cet atelier, une des participantes, Azima, d’ATTAC Maroc, a lu une lettre que lui avait fait parvenir une jeune Ivoirienne, actuellement exilée à Rabat. Dans cette lettre, elle revient sur son périple de plusieurs années entre son pays d’origine et sa destination finale.
Une lettre poignante où elle nous raconte les raisons de son départ, poussée à fuir son pays par la misère et la peur liées aux conflits ethniques, puis une errance de plusieurs années, qui lui a fait traverser le Sénégal, la Mauritanie, l’Algérie avant d’arriver enfin au Maroc. Chaque étape est une descente aux enfers, où, fragilisée par son statut de sans-papiers, elle se retrouve en proie à toutes les formes d’exploitation et d’agression, de la part de ses différents employeurs, des chauffeurs et passeurs qui lui extorquent des sommes exorbitantes pour lui faire traverser les frontières, mais également des forces armées et de la police, arbitraire et toute puissante.
Témoignage d’un phénomène de masse, qui tant que l’Afrique continuera à être dirigé par des dictateurs
corrompus, à la solde de multinationales qui pillent ses
richesses et maintiennent la population dans une misère
extrême, ne pourra que perdurer.
Nous n’avons malheureusement pu obtenir une copie intégrale de cette lettre, son auteure souhaitant en faire un livre. Mais nous gardons le contact, en espérant que celui-ci puisse bientôt être publié.