Ne s’agit-il pas d’un usage moderne, subtil mais abusif de la cosmétique du langage qui rendrait attractif par l’apparence le même système d’idées élaboré par les Hassan El Banna, Sayyed Qotb, Mustapha Chukri, Hassan Tourabi, Ali Benhadj… et Ben Laden ? Il est peut-être nécessaire de revenir sur ce système d’idées et de son prolongement dans la réalité contemporaine.
L’Internationale islamiste sait que son combat par la terreur est, à terme, un combat perdu. Sa défaite partiellement avérée en Afghanistan et en Algérie où elle croyait réinstaller le califat, l’oblige à penser et à engager d’autres stratégies en s’infiltrant, puis en se positionnant dans les espaces de la libre expression.
Sans renier ni neutraliser ses réseaux de l’action directe par lesquels se maintient sur le monde une atmosphère de mort et de peur, l’Internationale islamiste cherche à se légitimer par le discours, tous les types de discours. Ses procédés sont classiques. Ils ont été expérimentés en Algérie : pénétrer les instances démocratiques, en devenir un acteur de plein droit, ensuite les dominer, puis les contrôler et les miner, c’est à dire éliminant en elles toute substance démocratique, puisque il est connu que les islamistes ont en haine la démocratie, la liberté d’expression et surtout la liberté de conscience.
L’idée essentielle qu’il ne faut jamais oublier ni minorer c’est que l’Internationale islamiste a une visée universelle. Face à la mondialisation de fait, pensée et mise en œuvre, notamment, par l’Omc, elle met en place une universalité de visée, essentiellement portée par le prosélytisme religieux à deux faces, celle de la terreur et celle du discours. Tout est question de division du travail. Elle envisage donc un altermondialisme, comme le Forum social européen. Pour elle, la finalité de l’altermondialisme est l’islamisation et la ré-islamisation d’un monde considéré comme déchu et dont le salut est dans le Verbe et l’Ordre divins. Seule la Communauté universelle des croyants, une Communauté sans nations ni Etats, sans multipartisme ni assemblées élues, sans constitution ni droit positif pourrait se substituer à ce monde souillé. Tout est déjà écrit et codifié dans les textes sacrés.
Devenu sujet helvétique par l’exil de ses parents, islamologue et philosophe dans un institut d’Etudes islamiques fondé par son père, plurilingue, T.Ramadan est aussi un homme cultivé, adroit communicateur, fin dialecticien et polémiste redoutable. Il sait construire son discours en tissant et en cousant sur une trame de théologie, des citations de philosophie à des références de Science politique et à des arguments de Droit, de Sociologie, d’Histoire, de Psychologie.
Comme pour rappeler à chaque instant sa probité morale et sa neutralité idéologique, il évoque à chaque paquet de phrases, au détour d’une idée le couple de mots : posture et pédagogie, deux notions censées garantir son objectivité, son humanisme et son civisme. Il ne donne pas un avis, mais une leçon à logique circulaire dont l’axe constant est l’Islam d’où toute idée part, circule et revient. Il se veut être le défenseur et le porte parole des jeunes musulmans d’Europe. Il est en réalité un directeur et un manipulateur de conscience. Son auditoire est délibérément discriminé. Les déclassés, les dealers, les casseurs, les frustrés de l’existence des banlieues constituent un potentiel de violence, une armée de réserve en manque de modèle emblématique fédérateur, mais qu’elle trouve en T. Ramadan. Plus que Zidane, Samy Naceri ou Cheb Mami, Tariq Ramadan est pour eux situé hors des contingences matériels, de l’argent, de l’orgueil narcissique, de la gloire factice et de l’hédonisme. Il est perçu comme un maître, un guide qui donne de l’esprit et du sens à la vie. Il est fort probable que Ramadan, se perçoit lui même dans ce rôle.
Il investit en priorité dans les universités, dans la catégorie des cadres et des métiers à haut degré de prestige pour structurer des lobbies et des avant-gardes intellectuelles ou associatives, en fait des phalanges néo-islamistes. Leur mission est d’intervenir dans tous les secteurs de la vie sociale, culturelle et politique pour négocier des postes et des positions, peser sur des élections et se présenter en leader de tous les musulmans.
Cet ascendant sur la jeunesse musulmane des banlieues et celle des cols blancs et des attachés case vaut à T. Ramadan une reconnaissance et un siège dans l’organisation du Forum Social Européen. Il y est soutenu par des organisations politiques, associatives et syndicales d’extrême gauche, trotskistes en particulier qui voient dans ce renfort humain les nouveaux damnés de la terre. La direction du Forum ne comprend pas que sa vision de l’altermondialisme et celle de Ramadan sont radicalement opposées dans le principe et dans les objectifs.
T.Ramadan n’est pas un philosophe humaniste, mais un doctrinaire à tendance totalitaire ; il n’est pas un pédagogue du civisme, mais un activiste politique dont l’idéologie fascisante est celle qu’il hérite de ses pères spirituels. Il en modernise la forme, la lisse de ses aspérités agressives, l’enveloppe de métaphores séductrices, mais garde ce qui est son essence et sa finalité.
Tariq Ramadan est un homme intelligent, aussi intelligent que son aïeul Hassan El Banna, fondateur en 1928 de la Société des Frères Musulmans. La pensée du précurseur de l’Islam politique était et reste : " Le jihad est notre voie et la mort pour Dieu notre souhait le plus élevé. " Cette profession de foi sacrificielle n’a jamais été aussi actuelle qu’aujourd’hui, à la fois dans son déploiement planétaire et dans sa macabre efficacité. Hassan El Banna est assassiné en 1949. Son disciple et compatriote Sayyed Qotb, lui même pendu en 1966, rompt avec l’expectative des Frères Musulmans débordés et momentanément disqualifiés par le nationalisme nassérien ascendant. L’analyse de ce dernier est aussi simple et radicale que mobilisatrice qu’appliquera dans la lettre et l’esprit Mustapha Chukri dans la Jamaâ islamiya qu’il déclare exilée, c’est-à-dire retirée de la société égyptienne et par extension des sociétés musulmanes et du monde, toutes frappées d’excommunication collective.
La Jamaâ et le discours de Qotb deviendront, en tous lieux, le modèle et le bréviaire de tous les islamistes. Deux principes la structurent. Le premier part du constat que toutes les idéologies arabes et de l’occident ont échoué, donc l’ "Islam est la seule solution." Mr. Ramadan ne manque jamais de souligner cet échec, patent dit-il, dans les Etats arabes, et de suggérer cet échec de façon implicite et policée pour le reste du monde. Le second principe découle du précédent : c’est une "avant garde", nommée Takfir-wa-al-hijra (excommunication et exil), une société islamique de base qui réalisera le projet mondial par tous les moyens, y compris par l’éradication physique des excommuniés. Les continuateurs les plus fidèles et les plus radicaux de Qotb et de Chukri sont : Hassan El Tourabi, Ali Benhadj… et Ben Laden.
La pensée proclamée par El Banna : La mort pour Dieu, ne doit pas être comprise dans sa traduction restrictive et abstraite. Mourir pour Dieu implique le jihad, c’est-à-dire la force, donc la guerre contre les impies, les apostats, les excommuniés. Leur meurtre est licite puisque’il purifie le monde souillé de leurs présences. Ce qui n’est encore qu’un souhait dans la formulation d’El Banna devient obligation chez Qotb, devient réalité chez les Talibans, Ali Benhadj, Ben Laden…. Mourir pour Dieu, c’est tuer pour Dieu. L’auto sacrifice engage le sacrifice des autres qui en devient la suprême finalité. Qotb, exégète innovateur, voulait inscrire le jihad comme sixième pilier de l’Islam.
L’Afghanistan et l’Algérie en sont l’image sidérante. L’Afghanistan et l’Algérie sont aussi les lieux de leurs défaites, hélas inachevées. Pourtant il faudra attendre l’après 11 septembre 2001 pour que la tragique réalité vécue par les Afghans devienne visible au regard du monde. Quant à l’Algérie, les exécuteurs du FIS et du GIA ont pendant longtemps bénéficié et semblent encore bénéficier de la présomption d’innocence. Pour certains intellectuels et certains politiques d’ici et d’ailleurs les 150.000 morts algériens sont les victimes du pouvoir de leur pays et de ses généraux.
Sans abandonner la stratégie de la terreur grâce à laquelle il reste chaque jour le premier titre de l’actualité, l’islamisme s’installe dans les réseaux de la communication démocratique mondiale. Il s’y installe d’autant plus aisément qu’il provoque ou produit lui-même les sujets du débat. Pour garantir sa position d’interlocuteur valable, il lui faut des motifs connotés de religion sinon de théologie et que ces motifs soient fondés sur une part du sacré ou jugé tel et transféré sur le spectaculaire émotionnel. Dès 1989-1990, les prédicateurs du Fis lancent une série d’interdits touchant les actes et les comportements des gens en matière de rites, d’attitudes publiques, de nourriture, de vêtements en procédant à des lectures approximatives des textes sacrés et en les formulant comme prescriptions obligatoires. L’Autorité de l’Etat a été incapable d’endiguer et encore moins de sanctionner cette usurpation de légitimité. Elle même s’est souvent pliée et se plie encore aujourd’hui à des références religieuses, transformées ipso facto par des parlementaires courbés, en lois.
L’avalanche d’interdits atteignait toutes les sphères de la vie sociale, professionnelle, familiale et intime. Chaque individu devenait théologien pour tenter de répliquer aux faiseurs de fetwas. Position absurde, intenable et ridicule que celle des démocrates algériens qui voulaient un débat contradictoire. Les faiseurs acceptaient les débats, mais sur les moyens d’appliquer leurs décisions et non pas sur la nature et la légitimité de leurs actes qu’ils présentaient comme inspirés du Coran ou découlant de la chari’a.
Après 1992, la transgression de ces interdits valait la peine de mort. Des écolières ont été assassinées pour avoir enfreint l’interdiction de fréquenter l’école. Katia Bengana a été criblée de balles pour avoir refusé de porter le voile. El Haja Menad, jeune comédienne d’un théâtre amateur de Mostaganem, a été brûlée vive pour avoir voulu jouer la comédie. C’est par milliers que des femmes et des hommes ont été immolés pour désobéissance à des fetwas édictées par des prédicateurs armés.
Il est étonnant que la question du foulard dit islamique ne soit jamais posée, en France et dans d’autres pays d’Europe, dans les périodes d’avant la montée en puissance du Fis et des Gia en Algérie. Il est aussi étonnant que ce sont des jeunes filles scolarisées, la partie de la communauté musulmane la plus vulnérable et la plus drastiquement contrôlée par les hommes, qui sont envoyées sur le front d’une lutte idéologique présentée comme une action de grâce et de haute spiritualité. Il est dramatiquement paradoxal que l’on veuille, d’un côté, dissimuler des corps de jeunes filles à peine pubères et pour lesquelles l’école est l’unique voie de leur liberté, et de l’autre, les exhiber aux regards de millions de téléspectateurs et de lecteurs.
Médiatisées à l’écran, à la une des journaux et des revues, leurs images rentrent en compétition avec celles des candidates de la Star Académie. Mais ce qui dépasse le tragique c’est le rôle que l’on fait jouer à ces jeunes filles, rôle accepté ou contraint mais qui s’achève, comme tout mauvais rôle, sur leur défaite avalisée par leur exclusion sociale et leur enfermement. Personne ne semble comprendre, pas même les actrices de cette ignoble farce, que ce sont le corps, la sexualité et donc la matrice reproductrice de petits musulmans qui sont en enjeu. Le voile n’est plus un signe extérieur de spiritualité mais un signe de future maternité.
Hallucinante cette déclaration de trois jeunes lycéennes exclues de leur établissement et qui déclarent accepter pour elles mêmes la lapidation pour adultère. Le divorce, pourtant inscrit dans la chari’a, n’est pas envisagé. Où vivent-elles ? Dans quel cours d’éducation religieuse ont-elles appris ces principes de la Chari’a appliqués, hier par les Talibans, encore aujourd’hui par l’Arabie Saoudite ou dans un des Etats du Nigeria ? Il n’est pas possible d’envisager que leur attitude soit dictée et assumée par l’exercice de leur libre arbitre. C’est une leçon apprise comme un enfant apprend des versets, leçon qu’elles répètent sans aucune distance critique, sans imaginer l’horreur de cette pratique dont elles seraient les victimes. Cette abdication ultime de la vie, cette acceptation anticipée de la souffrance ne peuvent pas être comprises si l’on ne les rattache pas aux procédés manipulateurs classiques des gourous de sectes ou des prédicateurs illuminés.
Le voile n’est plus un attribut de la protection ou d’une supposée décence contre les agressions du regard masculin, il devient un symbole anthropologique dans lequel se subsument indistinctement la vie et la mort. Quel terrible travail de persuasion ont dû accomplir les nervis de l’islamisme pour neutraliser chez ces jeunes filles tout sens critique, toute possibilité de vie et de pensée hors des règles qu’ils édictent comme autant d’ordres imprescriptibles et sans appel.
Au châtiment terrifiant de la lapidation, que répond Tariq Ramadan ? Quelle posture et quelle pédagogie adopte-t-il ? Il répond : un moratoire suspensif des exécutions lapidaires et l’ouverture d’un débat sur cette question. Réponse hallucinante ! On se croirait dans des négociations sur un contentieux commercial. Toute la modernité étalée par le philosophe vole en éclats. Sa crispation sur le noyau dur de l’islamisme n’arrive plus à se dissimuler sous le clinquant du langage. Sa posture philosophique apparaît alors comme posture militante alimentée à la source de ses ancêtres idéologiques. Sa pédagogie usant des canaux médiatiques les plus performants n’a pour essentielle finalité que de renforcer son emprise sur le public musulman qui voit en lui à la fois une image persuasive faite de prestige, de séduction et de connaissance et une image d’identification idéale puisqu’il débat ou polémique avec la haute intelligentsia et le sommet du pouvoir politique. À Zidane, la gloire par les pieds et la fortune, à Ramadan celle du savoir, de l’éloquence et des réhabilitations symboliques d’une communauté marginalisée et encore inconsciente de son nombre et de sa puissance.
Quid de la laïcité pour T.Ramadan ? Il adhère au principe général à condition, insiste-t-il, d’en trouver les accommodements qui la rendrait acceptable par l’Islam, deuxième religion de France. Peu lui importe que Christianisme et Judaïsme, les deux autres religions du Livre se soient conformées à la laïcité. Il aimerait, en quelque sorte, que le principe de l’exception culturelle que défend la France dans la CE et dans le monde, soit transféré en exception religieuse et celle-ci appliquée au bénéfice de l’Islam. L’exégète des textes religieux se veut être aussi commentateur du droit positif français. Son examen de la loi de 1905 est orienté vers la recherche de la faille, de la nuance, de la formule imprécise qui lui permettront d’isoler et de circonscrire un détail suffisamment prégnant pour en faire un point d’appui à sa stratégie communautariste que n’arrive pas à déguiser un langage aux résonances citoyennes.
Derrière le citoyen Ramadan voit le croyant. C’est le cœur de cible que vise le Ramadan doctrinaire et prosélyte. Sa pugnacité à défendre le foulard, même réduit, concède-t-il, à un bandana, peut paraître disproportionnée ou anecdotique. Elle ne l’est pas ! Perdre cette bataille, c’est perdre la guerre. Alors il faut ouvrir d’autres fronts dans les hôpitaux, dans les piscines, dans les prétoires, dans le travail… avec toujours le féminin au centre des enjeux.
Une loi contre le port du voile à l’école et dans toutes institutions républicaines publiques serait aussi nécessaire qu’urgente. Elle protégerait les jeunes filles et les femmes contre ces néo-protecteurs qui font d’elles un enjeu d’une nouvelle guerre de religion. Elle limiterait et mettrait fin au contrôle qu’exercent ces protecteurs sur leur dignité, leur féminité, sur leur ventre. La liberté de conscience quand elle est exceptionnellement affectée peut et doit être exceptionnellement protégée. Mais dire que la laïcité génère et implique la liberté de conscience est un rappel nécessaire mais pas suffisant. Il faut ajouter ce que génère et implique la liberté de conscience : le droit de croire ou de ne pas croire, de pratiquer ou de ne pas pratiquer, le droit à l’athéisme, le droit à la conversion sans être jugé comme apostat…
La technique est la même que celle appliquée en Algérie de la dernière décennie : transformer une question politique, sociale ou individuelle en question théologique. Puis les multiplier : ségrégation sexuelle dans des réunions publiques en présence même d’un ministre de la République, dans les hôpitaux, les piscines, les maternités ; refus pour une femme musulmane travaillant dans un service public de serrer la main d’un homme, refus d’une jurée d’assises de garder tête nue…
La question du foulard focalise, élargit et reproduit les débats à l’échelle de toute la société. Elle les dramatise doublement : par les exclusions des collégiennes et lycéennes qui provoquent chez les gens un sentiment de sympathie ou de rejet, voire de culpabilité et par l’atmosphère délétère que provoque le terrorisme islamiste. L’écart entre le problème du voile et les effets monstrueux du terrorisme paraît incommensurable. Il ne l’est pas. L’un et l’autre appartiennent à la même configuration idéologique : celle qui soumet les êtres à l’ordre unique de l’islamisme politique. Or tout compromis sur la laïcité, système de règles sans exception, avec un ordre religieux et revendiqué comme tel signe son échec et son effondrement. La déclaration du Comité exécutif du PCF du 18 novembre dernier, est à ce sujet effarante. Le PCF ne voit aucune raison de légiférer sur la question du voile. Au contraire, il prône le retour du religieux dans les instances de conseil françaises, y compris au Conseil économique et social. Si cette déclaration n’était pas signée, on pourrait la croire émanée du secrétariat du Vatican.
Comment se positionne T. Ramadan face à l’antisémitisme ? Je suis contre ! dit-il avec force. Cette réponse, apparemment honorable, pose deux interrogations : ou bien Ramadan ne sait pas ce qu’est un Sémite ou bien il le sait et ne se considérant pas comme tel il confond Sémite et Juif. Confusion par ailleurs très répandue dans les discours politiques et intellectuels. Or le sémitisme n’est ni une religion ni une ethnie ni une langue. Le sémitisme originel n’est pas, non plus, l’exclusif de la judéité. Ce qui l’est par contre, c’est la haine du nazisme à l’égard des juifs, haine matérialisée en industrie d’extermination. Les Nazis ont pensé l’impensable : l’élimination physique du juif, son élimination totale et finale de la surface du globe.
Curieux que Ramadan ne fasse pas référence à l’antisémitisme de l’histoire contemporaine. Or, la plate-forme de combat de la Jamâa, dite aussi Excommunication et Exil exprime, sans aucune exception, l’élimination des excommuniés, des apostats, des infidèles et de tous ceux qui ne sont pas alignés et soumis à son ordre. Les attentats du métro parisien qui ont précédé ceux du 11septembre, la lapidation publique d’une Afghane dans un stade de Kaboul, les assassinats collectifs en Algérie, appartiennent à la même logique néo-fasciste.
Curieux que cet homme cultivé ne sache pas, ou feint de ne pas savoir que Sem, un des trois fils de Noé, soit l’ancêtre d’Abraham, lui même père d’Isaac et d’Ismaël, eux mêmes fondateurs des deux lignées judaïque et islamique. Il ne se pose pas la question de ce qu’est devenu ce cousinage initial qu’il semble renier. L’arabité et l’Islamité de T. Ramadan lui auraient-ils fait oublier son inscription dans la filiation de Sem et d’Abraham pourtant inscrite dans le Coran ? Ces oublis, ces évitements sont suspects. Son anti-antisémitisme l’est aussi.
Il est urgent de dévoiler Tariq Ramadan.
Benamar Médiène est un universitaire algérien auteur de " les Jumeaux de Nedjmaa " (éditions Publisud) et de " les Porteurs d orage " (éditions Aden).