Des musulmans canadiens sont en train de mettre sur pied en Ontario un tribunal judiciaire appliquant la charia aux conflits matrimoniaux et autres affaires civiles. Cette brillante initiative, que l’on doit au juriste à la retraite Syed Mumtaz Ali, n’est pas en contradiction avec la juridiction de l’Etat, qui admet des règlements fondés sur le droit coutumier des communautés, précisant néanmoins que les jugements ne doivent pas violer la Charte canadienne des droits et libertés. Parmi la communauté musulmane, certains saluent la création de ce tribunal considéré comme un gain de temps, d’argent et de discrétion, d’autres s’inquiètent de la façon dont la charia y sera interprétée. Cette interprétation diffère en effet énormément selon les pays, et les mauvaises langues la soupçonnent de ne pas souvent jouer en faveur des femmes. Certes, la loi ontarienne stipule qu’un conflit ne peut être porté devant un tel tribunal sans le consentement des deux parties… mais de quelle marge de manœuvre disposent les femmes pour en décider ? Et combien auront la latitude et le courage de faire opposition à un jugement discriminatoire ?
Sources : amazight-net et http://www.quotidien-oran.com