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Pistes pour l’avenir

samedi 30 août 2003, par Dominique Foufelle

Action Aid Alliance [1] s’est entretenue avec des femmes du monde entier sur leur éducation et leurs espoirs pour l’avenir. De leurs témoignages, ressortent des constats récurrents et des propositions pour un changement profond et durable.

Les femmes mettent en cause la responsabilité de leurs gouvernements, qu’elles accusent de ne pas tenir leurs promesses, en dépit d’engagements pris dans les instances internationales, et de se décharger sur les ONG. Abandon des zones rurales, manque d’enseignant-es et de matériel, ainsi que de programmes extra scolaires, non intervention pour changer les mentalités concernant l’éducation des filles et assurer la protection de celles-ci, reviennent dans les griefs.
Le coût de la scolarisation étant un des facteurs discriminants pour les filles des familles pauvres, les femmes demandent sa gratuité, des écoles accessibles, et la mise en place de modèles éducatifs plus flexibles qui leur permettent de concilier leur éducation et les responsabilités familiales dont elles ont la charge.
Elles jugent nécessaires que les programmes intègrent des problèmes de société : les droits humains, l’environnement, l’éducation civique, les MST dont le VIH/Sida. Mais pour que la situation des femmes et des filles change, il faut que le principe de l’égalité déborde du cadre de l’école pour s’infiltrer dans les familles. Donc que dès le stade de la conception, les projets incluent très clairement la question du genre, et soient adaptés à la population concernée, dont ils doivent faciliter la participation active. Aux bailleurs de fonds de s’assurer que ces critères soient remplis.
Sur la finalité de l’éducation, les femmes émettent aussi des souhaits argumentés : elle ne doit pas mener à une acculturation en imposant un modèle citadin prétendument universel, mais viser à former des individu-es critiques et entreprenants. Elle doit ouvrir sur des apprentissages pertinents, permettant aux filles et aux femmes de sortir de la pauvreté.
Mais comment assurer la scolarisation des filles sans s’attaquer à l’exploitation, au travail abusif et aux violences sexuelles ? Celles-ci sévissant aussi bien à l’école que hors l’école, les enseignant-es doivent être formé-es pour apporter le même soutien aux élèves des deux sexes, et un soutien accru aux filles lorsque la situation l’exige. Garantir le respect des droits fondamentaux des filles, cela passe immanquablement par un engagement concret de tous les partenaires : gouvernements, bailleurs de fonds, société civile.

P.-S.

Dominique Foufelle - Août 2003
D’après documents ActionAid Alliance

Notes

[1] Réseau d’ONG qui travaillent ensemble à la promotion de changements structurels dans le but d’éradiquer l’injustice et la pauvreté dans le monde, soutenus par plus de 500.000 citoyens de l’UE et dont les programmes touchent plus de 7 millions de personnes dans 40 pays. Merci au membre français du réseau, Aide et Action, et en particulier à Jean-Louis Bevelacqua de l’antenne de l’Hérault, qui nous a fourni des documents précieux.

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