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Paroles de femmes

Anne-Marie, 50 ans

, par Dominique Foufelle

Un des entretiens réalisés dans le cadre de la manifestation " Clichés de femmes, Clichés sur les femmes "

Anne-Marie, 50 ans, s’exprime sur l’éducation, et les places ans la famille et la société.

A propos de la journée internationale des femmes, des droits des femmes


Le plus important pour moi, ce sont les droits des femmes qui tournent autour de la famille et du travail. D’un point de vue général, je trouve qu’il y a encore trop de différences entre les femmes et les hommes sur ces sujets-là. Il faut que les femmes puissent dire ce qu’elles pensent, qu’elles puissent faire ce qui leur plaît. Je n’ai pas de revendication particulière pour moi-même mais je suis bien consciente qu’il y a de nombreuses structures familiales, professionnelles, administratives ou privées, où les femmes ne sont pas respectées, où elles ont de grandes difficultés à occuper une bonne place.
Par exemple, dans certaines entreprises, une femme peut avoir des difficultés à être embauchée parce que l’employeur ne veut pas prendre le risque qu’elle soit enceinte ou qu’elle prenne des congés pour s’occuper de sa vie de famille. Les femmes assument trop souvent la plus grande partie des contraintes familiales. Je pense donc que les femmes n’ont pas suffisamment accès à des aménagements qui leur permettraient d’envisager une carrière intéressante et une vie de famille équilibrée.
En dehors des problèmes des femmes qui se trouvent dans des pays beaucoup moins libéraux, ceux qui ont trait au travail et à la vie de famille me touchent vraiment. Des témoignages à ce sujet, j’en entends tous les jours autour de moi. Ce sont, par exemple, des jeunes femmes qui sont au début de leur carrière professionnelle, au début de leur vie de couple, de leur vie de mère, qui veulent se réaliser, s’installer, mais qui ont du mal à cause des manques d’aménagement pour les femmes.
Mais, ces difficultés viennent de l’éducation aussi : c’est un problème. Entre celle que l’on donne à un petit garçon et celle que l’on donne à une petite fille, il y a des tendances, des principes différents à faire passer de façon à ce que, devenu adulte, l’homme comprenne un peu mieux la femme. Dans ma génération, je pense que l’éducation n’était pas suffisamment ouverte. Mais aujourd’hui encore, il y a beaucoup de garçons qui sont éduqués de telle manière qu’ils se sentent supérieurs, plus importants que les femmes.
Par rapport aux tâches matérielles, par rapport aux qualités, par rapport au poids dans la société, par rapport à l’accomplissement de chaque personne dans son existence, je crois qu’il existe toujours une sorte de non-valorisation des femmes dans les esprits. Même s’il y a eu des progrès, il faut laisser une place plus valorisante aux femmes de manière à ce qu’elles puissent apporter les richesses, au demeurant peu exploitées, de leurs qualités. Pour que la société soit équilibrée, il est nécessaire que les femmes puissent prendre plus de place : nous sommes dans un monde qui suit un tempérament très masculin. Il manque de tempérament féminin : nous devons pouvoir montrer que la société peut à la fois être forte, ferme et douce.

A propos de la représentation des femmes dans les médias


Cette représentation me fait peur et me fait du mal parce que la femme est encore trop souvent représentée comme un objet. Lorsqu’on regarde les photos, on ne fait que ressortir leurs qualités physiques pour l’attirance sensuelle ou sexuelle. Même si ça a un peu évolué, cette tendance est toujours d’actualité. Je pense que la femme n’est toujours pas reconnue pour ses qualités intérieures.
Ma vie de femme, c’est l’accomplissement de mon être avec toutes ses richesses, toutes ses qualités. Les femmes doivent travailler sur elles-mêmes afin de trouver l’être unique qui se trouve en elle. Pour cela, elles doivent se mettre un peu en dehors de tout ce qui vient nous parasiter que ce soit le fait des publicités, des médias ou des idées reçues. Nous avons une recherche de respect de nous-même à accomplir. Nous devons trouver notre harmonie.

P.-S.

Entretien réalisé par Sabrina Lunel

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