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Femmes et pouvoir : impasse viscérale ?

dimanche 1er octobre 2000, par Nicolas Bégat



Prendre des mesures pour permettre aux femmes - à un plus grand nombre de femmes - d’accéder aux postes de prise de décision : le veulent-elles vraiment ?

Moins de trente ans, femme active, vie sociale et privée riche... chaque jour, un combat pour imposer ses idées, pour s’imposer dans son job, pour espérer une promotion, une augmentation de salaire... le challenge au quotidien, le découragement quand la discrimination sexiste pointe son nez devant nous, la rage... et puis, un jour, envie de faire une pause, envie d’enfants... et c’est au p’tit bout de pointer son nez... et hop, reprise, chouette, sortir la tête des couches, des cacas, etc. Mais finalement, chaque matin, une petite carapace pour ne pas avoir le cœur trop arraché quand il faut le confier à une tierce personne qui va passer 8 à 10h avec lui. L’heure qui tourne, l’envie chaque heure de tout laisser tomber pour aller le chercher, mais le boulot qui s’amoncèle... lui consacre-t-on assez de temps ? Et de nous déculpabiliser en expliquant que ce n’est pas la quantité, mais la qualité du temps que l’on donne qui est important. Mais finalement, là n’est pas la question : on veut passer du temps avec lui, un point c’est tout... alors, la carrière,oui... mais le voir grandir aussi !


Conciliation impossible ?

Aujourd’hui, faire carrière et donc accéder à des postes à haute responsabilité, que ce soit dans la sphère politique ou économique, est malheureusement trop associé au surbookage, surmenage, heures non comptées, il faut se donner pratiquement corps et âme... les tripes sont tiraillées... oui à la carrière, plus tard, quand il sera grand... trop tard ? Sans doute, les obstacles se seront accumulés, mais peut-être des mesures auront été prises... restons optimistes.
Il y a celles pour qui le choix est fait, ce sera la carrière ; il y a celles qui sont obligées de travailler pour contribuer aux revenus du foyer : si elles avaient le choix, peut-être préfèreraient-elles pour une partie d’entre elles, se consacrer pendant quelques années à leurs enfants et à d’autres passions, malheureusement, elles n’en ont pas la possibilité et ce sont généralement elles qui se retrouvent dans des emplois sous-payés, à temps partiel, etc. ; il y a celles qui essayent de combiner les deux au mieux.... Mais est-ce la solution ? Ce choix repose sans doute sur une frustration constante, toujours trop de boulot, jamais assez de temps passé avec son enfant ; peut-on changer la donne ? A moins de nous changer les tripes, l’impasse se profile !
NB : 9 femmes sur 10 ayant un enfant de moins de 6 ans ont recours au temps partiel, parce que mère célibataire, parce que combinaison d’un salaire plus bas que celui du mari (donc, autant empiéter ce revenu) et manque de structure d’accueil et de garde pour les enfants, etc.


P.-S.

Elsa Boulet

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