Proxénétisme sécuritaire

L’image est suggestive : dans le fond le château de Prague, illuminé la nuit. Légèrement de biais, coté gauche, le fameux pont piéton que tous les touristes se font un plaisir de traverser, au premier plan les magnifiques formes d’une jeune et blonde tchèque (ou slovaque, voire roumaine), vue de dos, au centre de l’image ses fesses bien saillantes et rondes, recouvertes d’une minijupe style années 70. Le titre, en gros caractères noirs, traverse et domine l’ensemble : "FMI et Banque Mondiale : en une semaine, chiffre d’affaire triplé." Celui de qui ? Des prostituées, car affirme l’auteur de l’article, les délégués sont généreux. En somme, de quoi se réjouir que ces représentants des pays riches soient pratiquement tous des hommes, sinon les affaires n’auraient pas si bien marché ! Sur le fait que la mondialisation fait le miel des réseaux de mafieux dominant le trafic des êtres humains, pas un mot. Ni sur la fermeture des écoles et les consignes de sécurité, qui ont fait de Prague une ville vide d’enfants... et de femmes ! C’est que les autorités furent pointilleuses sur la protection des citoyennes. La preuve : le meeting organisé par les femmes de l’association environnementaliste GAIA* était si bien surveillé par les cordons que police, que personne ne pouvait y accéder.
Marina Galimberti