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Le féminisme n’est décidémment pas un combat dépassé !

lundi 2 octobre 2006, par Anne

Il faut l’avouer, nous avons toutes les bonnes raisons de nous mettre en rogne tous les jours. Les sujets ne manquent pas. D’ailleurs si vous consultez régulièrement notre site et que vous voyagez dans nos rubriques, vous constatez que le sort fait aux femmes, quel que soit le continent où elles vivent, n’engage pas à l’optimisme. Pourtant, quand vient le moment de la mise à jour du site et qu’il faut que l’un-e d’entre nous se jette à l’eau pour rédiger "l’humeur", ce n’est pas simple. Comment choisir le sujet sur lequel on va faire notre coup de gueule ?

Il faut l’avouer, nous avons toutes les bonnes raisons de nous mettre en rogne tous les jours. Les sujets ne manquent pas. D’ailleurs si vous consultez régulièrement notre site et que vous voyagez dans nos rubriques, vous constatez que le sort fait aux femmes, quel que soit le continent où elles vivent, n’engage pas à l’optimisme.
Pourtant, quand vient le moment de la mise à jour du site (nous, on dit "MAJ") et qu’il faut que l’un-e d’entre nous se jette à l’eau pour rédiger "l’humeur", ce n’est pas simple. Comment choisir le sujet sur lequel on va faire notre coup de gueule ?
Entre les gesticulations papales qui continuent de condamner au Sida des millions de femmes, des Africaines en particulier, les islamistes exhaltés qui réduisent les femmes au silence et à l’invisibilité, les déclarations des responsables de la haute couture française qui jugent inacceptable la loi espagnole sur les mannequins jusque là réduites à l’anorexie ou à la maigreur maladive, les ignominies de Sarkozy qui régularise 6000 enfants et leur famille sur les 30 000 qui ont déposé leurs dossiers en bonne et due forme, la maréchaussée qui fait dégager dans la violence les squatteur-e-s de Cachan, le préfet qui refuse les solutions proposées par le maire d’une commune voisine et choisit de laisser plusieurs centaines de femmes, d’enfants (et d’hommes) moisir dans un gymnase, la véhémence renouvelée des éléphants mâles du PS qui poursuivent leurs insinuations fiéleuses (incompétence, manque d’expérience, concours de maillot de bain, etc.) contre Ségolène Royal, parce qu’elle ose postuler à la Présidence de la République, comment en effet choisir et prioriser ? Comment cibler ce qui est le plus grave, le plus intolérable ?
Sans doute en cherchant et en montrant ce qui est commun à l’ensemble de de ces politiques inhumaines et de ces injustices : les idéologies de la domination et de l’exploitation. Celles du patriarcat et du libéralisme qui s’entrelacent inéxorablement.
En Inde, des milliers de femmes font don de leurs cheveux à des Temples qui les revendent à prix d’or à des usines de traitement qui emploient des femmes pour les trier, les laver avant de les envoyer dans d’autres usines "partenaires" en Italie qui les colorent, les frisent, les bouclent, afin qu’ils parviennent jusqu’à nos temples de la coiffure et de la mode ! La chaîne est parfaite, absolue, sans faille. La mondialisation néolibérale fait son beurre de tout ce que les femmes peuvent produire, et consommer avec la complicité des structures religieuses, des Etats et des institutions internationales !
Femmes marchandises, femmes soumises, travailleuses invisibles sans droits, femmes esclaves dans le nouvel Eldorado de la croissance, la Chine, femmes inféodées aux religions et condamnées au silence et aux mutilations : face à cette déferlante continue de crimes contre un peu plus de la moitié de l’humanité, de dénégation des droits fondamentaux, face au mépris et au sexisme éclatant ou rampant, qui peut encore prétendre que le féminisme est un combat dépassé ?

P.-S.

Michèle Dessenne - Septembre 2006

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