Benjamin, né en 2000, part dans la vie avec une histoire compliquée : avant sa naissance, son père le reconnaît, puis les futurs parents se séparent, sa mère accouche sous X. Cherchant la trace de l’enfant, le père apprend que son fils, Benjamin, a été confié à un couple pour être adopté. Débouté de sa demande de restitution de l’enfant, le père s’adresse à la justice, qui, deux ans (!) plus tard, rend un jugement estimant que "L’intérêt de Benjamin est de connaître son père, lequel a toujours manifesté sa volonté, claire et non équivoque, de l’assumer en tant que fils et de l’élever". Les parents adoptifs de Benjamin font appel, un jugement contraire au précédent est rendu, au motif que reconnaître la paternité du père naturel revient à violer le droit à l’anonymat reconnu à la mère par la loi. Après plusieurs années de procédure, l’arrêt rendu en avril dernier par la Cour de cassation estime que Benjamin, qui avait une filiation paternelle dès le jour de sa naissance, n’était pas adoptable. Le dossier doit être réexaminé dans les mois qui viennent par la Cour d’appel de Reims. On souhaite à Benjamin qu’un compromis humain puisse être trouvé.
Au delà de ce cas douloureux et complexe, à l’avenir, une femme accouchant sous X ne verra plus son anonymat garanti si l’enfant a été reconnu in utero par le futur père.
Source : Le Monde