97 % des Egyptiennes, tant chrétiennes que musulmanes, sont excisées, généralement à l’orée de
l’adolescence. Parler de l’excision aujourd’hui en Egypte, c’est encore déranger, dans tous les milieux. En 1994, la diffusion par CNN d’une excision filmée avait fait l’effet d’une bombe. Et puis rien... En 2003, une grande campagne nationale intitulée Ila mat et initiée par Suzanne Moubarrak, la femme du président, a été lancée. Le silence, pourtant, reste de mise. En 1996, le ministre de la santé a interdit la pratique dans les hôpitaux publics. Des médecins ont attaqué le décret devant le tribunal administratif, lequel l’a annulé le 24 juin 1997. Cependant, le décret en question a été rétabli par la Haute Cour administrative en décembre 1997. Théoriquement, l’excision est interdite. Concrètement, elle est pratiquée quotidiennement sans qu’aucune condamnation ne soit jamais prononcée. On en est toujours là.
Source : Le Monde