Etre organisées leur confère une plus grande visibilité auprès des responsables politiques et auprès des diverses institutions liées au secteur. En 1997, lors de la discussion à l’assemblée nationale de la loi d’orientation sur la pêche maritime et les cultures marines, les femmes sont intervenues dans le débat pour demander un statut spécifique. Par exemple, en France ce statut leur permet, au moment de la retraite, d’obtenir leur propre pension, mais surtout il leur reconnaît une existence professionnelle et le droit de participer au débat public, c’est à dire une reconnaissance de leur contribution, jusque-là informelle.
Pourquoi s’associer ?
S’insérer dans les instances professionnelles : favoriser l’émergence des femmes dans la prise de décision et renforcer leur position en démontrant leur capacité à agir dans l’intérêt de la profession ; démontrer la complémentarité des hommes et des femmes en matière d’organisation de la filière.
Mener des actions collectives : les femmes interviennent dans des domaines qui leur tiennent à cœur parce que leur vie et celle de leur famille en dépendent : elles veulent préserver la culture littorale, pérenniser leur profession, valoriser leurs produits et protéger l’environnement.
Femmes de toutes les mers…
Suite aux conférences de Bruxelles et de Vasa, le CIVAM Bassin de Thau a été invité les 10/11/12 novembre 2004 à la « Conférence Internationale des Femmes dans la pêche et les cultures marines » à Saint Jacques de Compostelle en Galice, regroupant 170 participantes, pêcheuses, ramasseuses de coquillages, remendeuses, vendeuses de poisson, conjointes de pêcheurs ou d’aquaculteurs, mais aussi chercheuses, fonctionnaires, assistantes sociales et animatrices d’associations venant d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et d’Asie.
Partout dans le monde, la ressource s’appauvrit et les populations locales sont tributaires de la globalisation - et les femmes s’associent.
Au Sud, elles se regroupent pour survivre et protéger leur pêche et leur travail. Au Nord, elles se lient pour protéger la ressource, l’environnement et obtenir une reconnaissance professionnelle. Toutes s’impliquent pour préserver l’avenir des populations du littoral. La conférence a été une occasion unique d’échanges entre ces femmes venues du monde entier.
Une journée de visite a amené nos conchylicultrices de Thau au bord des « rias » où les femmes cultivent les moules et pêchent à pied les palourdes. Les contacts ont été vite pris avec les Mariscadoras. Leur expérience peut servir d’exemple en matière de démarche collective : en quelques années, elles ont fait reconnaître la valeur de leur travail, amélioré leur revenu, protégé et valorisé les grèves.
La rédaction d’un agenda de revendication des femmes de la pêche et de l’aquaculture en Europe a pris naissance. Toutes les femmes de la mer sont capables d’être porte-parole et de plaider leur cause, si elles s’y autorisent.