L’égalité entre les femmes et les hommes ne fait même pas partie des valeurs qui fondent l’Union : son respect n’est donc pas un critère d’adhésion pour les nouveaux pays. Même si l’objectif général d’égalité est affiché, aucune politique concrète n’est prévue pour le réaliser.
De nombreux droits fondamentaux, essentiels pour les femmes, ne sont pas reconnus :
• Ni le droit à l’IVG, ni le droit à la contraception, ni le droit de choisir son orientation sexuelle ne sont inscrits dans ce texte. Or les pressions des intégrismes religieux pour remettre en cause ces droits durement acquis se multiplient. L’article I-52 qui reconnaît les églises comme interlocutrices régulières signifie concrètement une menace contre ces droits. Le principe de laïcité n’est inscrit nulle part dans le texte.
• Le droit au divorce n’y figure pas alors que c’est le cas de celui au mariage.
• Le droit à vivre sans violence est absent, alors que dans toute l’Europe les violences domestiques, viols, mariages forcés, mutilations sexuelles, la traite et le trafic de personnes à des fins de prostitution atteignent un niveau inadmissible.
• Un statut autonome, qui ne dépende pas de leur situation familiale, n’est toujours pas accordé aux femmes immigrées.
• Le droit d’asile n’est pas reconnu pour les motifs de violences, répressions et persécutions subies par des femmes en raison de leur sexe ou de leur sexualité.
La Constitution européenne, c’est le renforcement des inégalités entre hommes et femmes.
• Le droit au travail est absent : seul figure le « droit de travailler », et « la liberté de chercher un emploi » qui peut être n’importe quel boulot précaire ! Or, si le taux de chômage moyen dans l’UE est de 9 %, le taux de chômage des femmes est supérieur de 2 points à celui des hommes. Les femmes occupent 80 % des emplois à temps partiel (avec salaires partiels et retraites partielles), et représentent 80 % des travailleurs pauvres.
• Le droit à la sécurité sociale, au logement, à un revenu minimum, à une pension de retraite ne sont plus reconnus. Or les femmes touchent une retraite qui ne représente en moyenne que 58 % de celle des hommes. Double journée tout au long de leur vie et seulement une demi-retraite !
• Il n’y a aucune reconnaissance du SMIC ! Alors que l’existence d’un salaire minimum est essentielle pour les femmes qui partout en Europe touchent les plus bas salaires…
• Le démantèlement des services publics est programmé dans le traité. Tout est subordonné au sacro-saint principe de la « concurrence libre et non faussée » ! De plus les restrictions des dépenses publiques (articles III-184 et 194) signifient encore plus de coupes dans les services publics, la santé, l’éducation, la protection sociale. Cela veut dire : remise en cause des crèches, de l’école maternelle, privatisation et insuffisance des soins aux personnes âgées… ce qui constitue une menace de plus pour l’autonomie des femmes.
Si tout le monde est concerné, les femmes sont en première ligne.
Cette politique n’est pas une fatalité. Nous pouvons changer cela.
Le 29 mai, nous pourrons donner notre avis sur l’Europe de demain. Si la Constitution proposée est adoptée, elle sera quasiment impossible à modifier (l’unanimité des 25 États membres étant requise (article IV-443) et sa durée d’application sera illimitée (article IV-446).
Pour les droits des femmes et pour l’égalité en Europe : NON à cette Constitution !
Coordination féministe pour le NON à la Constitution
Contacts (à la fois pour s’associer à des actions et en savoir plus sur le sujet) :
Attac (Femmes, genre et mondialisation : genre@attac.org), Coordination des Groupes Femmes« Egalité » (coorfemmes@yahoo.com), Femmes Solidaires (femmes.solidaires@wanadoo.fr), Initiative féministe européenne pour une autre Europe (ife-efi@wanadoo.fr), Réseau féministe
Ruptures (reseau-feministe-ruptures@wanadoo.fr), Les Pénélopes (www.penelopes.org).