Le jury tribal a force de loi dans les campagnes pakistanaises. Ainsi Mukhtaran Mai, dont nous avions parlé en octobre (voir l’article intitulé Peine de viol), qui a subi un viol collectif imposé pour « laver l’honneur ». Mais elle a le courage héroïque de porter plainte. Ses agresseurs, d’abord condamnés, sont maintenant libérés sauf l’un d’entre eux. Mukhtaran vient donc de s’adresser personnellement au Président P. Musharraf pour faire appel de cette décision. Des Pakistanaises sont chaque jour violées, torturées, assassinées par leur mari, père ou frère, par des fonctionnaires, vendues sur les marchés, « mariées » enfant en règlement d’une dette, en toute impunité, malgré les demandes pressantes d’associations comme Amnesty International. Devant l’émotion mondiale soulevée, la Cour Suprême vient d’annuler sa décision et devrait rendre un jugement prochainement. Nous demandons avec Mukhtaran que justice soit rendue et que la volonté politique se manifeste enfin d’abolir ces traditions perverses.
Source : Reuters