Le 19 mars 2005, les membres de Femmes en réseau se retrouvaient chez Declic à St-Denis, pour visionner le dernier né, le documentaire de La Luna, mais aussi pour faire le point sur les activités du réseau et ses perspectives. Comme un point de départ, le film « La Luna » a donné lieu à un constat : les films permettent, pour chaque structure, de voir l’aventure humaine, d’avoir de la distance sur ce qui est réalisé et réussi dans la durée, de comprendre l’interaction avec le public. Ils donnent l’occasion de prendre du recul. « L’idée n’est pas de faire faire », précise La Luna. En effet, il s’agit davantage de « faire ensemble ». Ce collectif de plasticiennes rompt ainsi avec toute l’idéologie individualiste de l’art, avec un grand A. Leurs pratiques posent donc question. Y compris au sein de Femmes en réseau, parce que les artistes sont toujours suspectés d’être clientélistes quand ils viennent aux abords des cités. Mais tel n’est pas le cas de ce collectif, qui s’est implanté directement dans la cité des Dervalières à Nantes et dont le matériau principal est l’échange avec les habitants. Ainsi, « l’économie solidaire est une évidence ». Le savoir-faire d’une artiste vaut autant que celui d’une cuisinière ou d’une ouvrière. Il se négocie de la même manière. Aussi, ces plasticiennes ont du mal à se faire reconnaître. Elles sont « l’antithèse de l’artiste : femmes, dans une cité, salariées ».
Ce débat riche sur les activités des unes et des autres et le rapport des structures aux personnes qu’elles rencontrent a permis de mettre en lumière les complémentarités. L’objet-même du réseau. Evidemment, personne n’a échappé à la discussion sur les moyens financiers qui ne font que s’amenuiser. Mais, l’idée de réseau est gagnée, les futurs les plus fous sont envisagés, comme élargir le réseau, avoir un logo, créer des rencontres festives… et puis, réaliser un DVD qui contiendrait les quatre documentaires, une sorte de collection, et qui permettrait de faire la promotion du réseau et donc des structures dans les lieux publics.