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Culture brésilienne

Capoeira et capoeiristas

dimanche 30 janvier 2005, par Perline

Dans le Forum, la nuit tombée, apparaissent les académies de capoeiristes. Des cercles se forment, au son du berimbau, au mileu desquels des élèves se relaient pour danser. Pourtant la capoeira est un art martial, avec ses maîtres, ses professeurs, ses élèves et ses niveaux, repérés par la couleur d’une cordelette.

Avant tout, l’art est pratiqué par deux joueurs au centre d’un cercle de musiciens, composé des autres joueurs. L’instrument de musique de base, indispensable, est le berimbau. C’est une sorte d’arc, auquel est accrochée une calebasse étêtée, la cabaca, que l’on fait résonner en frappant de petits coups sur la corde à l’aide d’une baguette, la vaqueta. À l’un des doigts de la main qui joue est accrochée une petite boîte tressée, en forme de clochette, la caxixi, dans laquelle des graines battent le rythme.
Cette musique, primordiale, influe sur les joueurs, pour intensifier ou apaiser leur jeu, c’est dire le rôle des spectateurs et de leur sensibilité dans le déroulement d’une passe de capoeira.

Respect et participation


Le combat-danse est une culture noire, qui date de l’esclavage au Brésil, au XVIè siècle. Il se joue près du sol, que seuls les mains, la tête et les pieds peuvent toucher.
Les pieds sont toujours proches l’un de l’autre, probablement à cause des chaînes qui entravaient les chevilles des esclaves africains.
Mais ce sont bien les pieds qui sont les armes de ce combat, les mains étant très peu utilisées pour se battre. En effet, dans la tradition congolaise, où la capoeira puise des origines, les mains sont utilisées pour faire le travail noble et créatif, alors que les pieds ne devraient être utilisés que pour le travail négatif, les punitions et la destruction.
L’origine du mot est controversée ; les Brésiliens affirment qu’il provient d’un mot des indiens Tupi, qui signifie "clairière", celle dans laquelle les esclaves qui voulaient échapper à leur maître violent se réfugiaient, alors que des universitaires pensent plutôt à l’origine congolaise du mot, simplement "se battre".
L’engouement pour ce sport unique, ludique et musical, dans lequel importent non seulement le respect mutuel et une certaine sagesse, mais aussi l’intégration, et la participation au groupe, pourrait-il être un vecteur de compréhension mutuelle pour un autre monde ?

P.-S.

Perline - 30 janvier 2005

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