Ils/elles ont le sourire, pensent changer le monde ou du moins essaient de réfléchir à comment y arriver... Chacun-ne vient à Porto Alegre pour des raisons différentes mais se retrouvent sur un point : faire des rencontres ( même ceux/celles qui prennent le campement international de la jeunesse pour un camp de vacances).
A chacun-e, ses objectifs
Zoey, tout droit venue de Philadelphie, s’est déplacée jusqu’à Porto Alegre pour échanger des idées avec des personnes d’autres continents mais surtout pour montrer que tous et toutes les américain-nes se sont pas pro-Bush. Le peuple étasunien ne doit pas être confondu avec le gouvernement étasunien et il est vrai que parfois, quelques raccourcis un peu trop rapides sont présents sur le FSM : Bush= méchant donc soyons tous-tes anti-américain-es.
Junior, Brésilien de São Paulo, cherche plutôt à trouver des alternatives au travers des différents débats proposés par le FSM et le campement international de la jeunesse.
Ou prenons le cas de Maribel, jeune féministe équatorienne (qui a une pêche d’enfer, au passage),qui veut repenser le féminisme et donner une place aux nouveaux et nouvelles féministes en étendant au maximun le réseau des jeunes féministes du continent latino-américain, à tous les continents si possible...
Et la pratique ?
Cependant, quelque chose manque.Certes, il y a des débats au FSM ; certes, des stratégies sont élaborées. Mais, malgré la nouvelle organisation des ateliers du FSM, il manque une certaine transversabilité de thématiques : chacun-e débat sur son thème d’action. Il serait intéressant de trouver une articulation entre toutes ces stratégies. Si les forums sociaux existent, c’est pour rassembler dans un endroit, un espace, des thématiques de changement sociaux qui ne se rencontrent jamais. Ne s’agit-il pas de créer un prisme au travers duquel on peut envisager les sociétés actuelles ?
En outre, un problème persiste : ok pour élaborer des stratégies, mais concrètement, on fait quoi ? En effet, on élabore un agenda, en définissant chaque étape théorique pour arriver à un changement social. Mais quant il s’agit de passer à la pratique concrète d’un changement de société, là on se retrouve un peu perdu. Cette jeunesse "bouillonne" et ne demande qu’à expérimenter de nouvelles formes d’organisation sociétale. Et c’est d’ailleurs un peu pour cela que l’on rencontre dans le campement internationale de la jeunsse des dits "centres d’actions" indépendants du FSM.
Bien sûr que le débat théorique est nécessaire pour confronter les idées, créer de nouveaux concepts. Mais les nouvelles alternatives doivent s’expérimenter. On doit alimenter le théorique par des pratiques qui vont se couronner de succès ou pas. On ne peut pas toujours se satisfaire de nous-mêmes.
L’euphorie des forums sociaux ne dure qu’un temps...