En débattant d’informatique et de logiciels libres [1], a souligné vendredi Georg Greve, président de la FSF (Free Software Foundation) Europe, "nous ne parlons pas réellement de technologies ou de logiciels, mais d’enjeux sociaux. Les gens dépendent de plus en plus des logiciels dans leur vie quotidienne, que ce soit pour communiquer, travailler...". Comme pour toute technologie, il faut toujours se demander : "Qui a le contrôle ? Qui décide, et selon quels critères ?".
Pour Marcelo Branco, du Projet Software Livre (logiciel libre) Brasil, "jamais il n’a été aussi bon marché de diffuser des textes, des musiques, des œuvres de toutes sortes par les réseaux", mais en même temps se dressent contre ces échanges ceux dont ils menacent le modèle économique : majors du cinéma et du disque, grands éditeurs de logiciels propriétaires.
Face à ces puissances, a affirmé Sergio Amadeu da Silveira, président de l’Institut pour les technologies de l’information, "le logiciel libre est un logiciel de partage". "Le mouvement du logiciel libre veut partager les savoirs à travers la Terre.". Prenant l’exemple d’un verre d’eau, il a rappelé que s’il buvait ce verre d’eau, ou le partageait avec quelques personnes, il n’en resterait plus pour les autres (une bonne centaine de personnes assistait, dans la salle aux murs à demi-ouverts ou en bordure, à cette réunion, dans une chaleur étouffante, ce qui rendait l’exemple très clair). Au contraire, un logiciel et plus largement un savoir peut être copié et répandu sans appauvrir celui qui le fait. "N’utilisez pas de logiciels illégaux (i.e. de copies non autorisées), utilisez des logiciels libres et répandez-les !"
Des outils pour un autre monde.
Pour Diego Saravia, de l’ONG Hipatia, avant Internet, la circulation des idées, plus lente, semblait rendre logique l’appropriation des connaissances, de par le coût de la publication. Avec Internet, il en va tout autrement. "Un autre monde est possible, et les logiciels libres sont des outils pour ce monde."
Fernanda Weiden - elle-même professionnelle des technologies de l’information -, a souligné que les femmes ont longtemps été totalement à l’écart du développement de l’informatique. Aujourd’hui, pointe-t-elle, les femmes ne sont que 17% des étudiants en sciences (hors biologie) au Brésil. Il s’agit de les amener à s’investir dans ces domaines, et notamment en recourant et en participant aux logiciels libres. C’est l’objet du projet Software Livre - Mulheres, auquel participe Fernanda Weiden, projet qui implique des contacts avec de nombreuses associations féministes, de luttes contre les violences faites aux femmes, etc. Le travail commence au sein des militants du logiciel libre : une seule femme sur les huit intervenants de cette rencontre, c’était peu...