S’il y a bien une chose que les mouvements féministes ont souligné durant ce forum (et les précédents !), c’est le constat alarmant d’un croissant appauvrissement des femmes. Le réseau d’associations REPEM a choisi l’éducation populaire comme moyen de lutte. Leur programme d’éducation se décline en deux axes : apprentissage de l’économie au niveau micro et macro, et la question de la citoyenneté. "Les femmes sont les premières touchées par l’économie néolibérale, souligne Monica, il faut leur donner les moyens de comprendre ce qu’est le néolibéralisme pour lutter contre lui".
Des expériences contrastées
En Equateur, ces formations regroupent entre 20 et 50 personnes par atelier, par quartier ou par communauté rurale. Non seulement les femmes reçoivent un enseignement en économie mais elles apprennent également comment faire entendre leur voix. A l’instar de ses voisins latino-américains, l’Equateur a introduit le modèle participatif dans certaines de ses municipalités. Ces ateliers ont pour objectif de donner plus de confiance aux femmes et les moyens de devenir pleinement une actrice politique. "Le seul moyen de changer cette situation est d’avoir une influence sur les politiques publiques", ajoute Cecilia.
En outre, ces programmes de formation vont au-delà du simple enseignement économique ou politique : ils veulent impulser une initiative entrepreunariale placée sous le signe de l’économie sociale et solidaire.
En Equateur, le financement de ces petites entreprises repose sur le principe du micro-crédits et une association joue le rôle d’"organe régulateur" de l’obtention du crédit. "En Bolivie, le micro-crédit a échoué. Il a entraîné de nombreux conflits entre les femmes, remarque Monica.Le micro-crédit était accordé principalement aux crédits à la consommation et non pas aux crédits destinés à la production de services". Comme quoi, il n’existe pas un seul modèle miracle d’alternative économique.