Animé par AWID, HIVOS, FIRE (feminist international radio endeavor) et Global Fund,le débat a été posé ce matin au FSM.
Années 90 : la problématique "femmes" est à la mode au niveau international jusqu’à devenir un véritable paradigme du développement pour les institutions internationales comme la Banque Mondiale. Mais restons correct : pour eux, le terme "femmes" s’accorde avec "genre" et pas du tout avec "féminisme". Les conférences internationales s’enchaînent. A Beijing en 1995, on reconnaît l’importance de la prise en compte de la condition des femmes et l’euphorie aidant, les gouvernements des pays signataires de la Déclaration de Beijing sont priés de suivre le progranmme d’action élaboré au cours de cette conférence. Et bien sûr, qui dit programme d’action, dit financement de projet d’action.
Grave erreur. Dans le meilleur des mondes, on aurait vu le développement de projets mais aussi d’organisations de femmes pour soutenir ces projets. Mais le monde est ce qu’il est, et au contraire depuis dix ans, non seulement on note une baisse des financements publics de projets portés par les associations de femmes mais également, et c’est inquiétant, une diminution notable d’associations de femmes.
Certes les gouvernements signataires ne se sont pas précipités pour financer ce type de programmes.Mais si les associations de femmes ont peu reçu, c’est en outre à cause de la transversalité de la question des droits des femmes. En effet, si l’on considère que la lutte contre la pauvreté passe par l’amélioration de la condition des femmes, alors les associations de femmes sont "en concurrence" avec les organisations et agences du développement.
Quels financements aujourd’hui ?
Il est nécessaire de persister et rechercher des demandes de subventions auprès des organismes publics et parfois des organismes privés, en émettant cependant des réserves, car derrière certains d’entre eux se cachent de nombreuses multinationales. Et ne pas hésiter à demander le financement de projets auprès des organismes féministes qui captent les subventions... Une des remarques faites au cours du débat de ce matin portait sur les micro-crédits comme moyens de financement, car si dans certains cas, il s’agit d’un moyen suffisant pour porter un projet, le micro-crédit reste un financement limité pour des petis projets. Comme le soulignait une représentante de Global Fund, "avec la généralisation du micro-crédit, on pense trop souvent qu’avec peu d’argent les femmes peuvent faire des miracles..." (mais dans certains cas, c’est vrai qu’elles font des miracles). Une des alternatives de financement proposées ce matin était l’appel à la philanthropie féministe, ce qui nécessiterait des campagnes de sensibilisation, une organisation importante quand à la recollecte des fonds...
Pour conclure sur une note positive, même si en volume le financement des associations de femmes diminue, certains d’entre elles arrivent à capter de nombreuses subventions pour concrétiser leurs projets. Et cela souligne bien la nécessité de consolider les liens tissés entre les associations de femmes pour que chacune bénéficie des succès des autres.