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Pourquoi la protection de la maternité n’est pas un privilège pour les femmes

lundi 31 janvier 2005, par ERZ

Les femmes d’Europe de l’Est apprennent la différence entre Etat social et socialiste. L’Europe de l’Est souffre d’un déclin de sa population. Les jeunes ont quitté leurs pays au cours des quinze dernières années et la motivation, pour qui habite encore dans cette région, de donner naissance, décroît également.

Les femmes d’Europe de l’Est apprennent la différence entre Etat social et socialiste. L’Europe de l’Est souffre d’un déclin de sa population. Les jeunes ont quitté leurs pays au cours des quinze dernières années et la motivation, pour qui habite encore dans cette région, de donner naissance, décroît également.

Pourquoi ? Nous avons de bonnes lois. Notre législation est en accord avec les directives Européennes, parfois meilleure (spécialement le congé maternité). La maternité est bien protégée par nombre de conventions et par le Code du Travail. Les pays Est-Européens sont les champions de la ratification d’outils internationaux. La Bulgarie est un bon exemple. Mais les statistiques montrent une tendance qui ne peut être ignorée : le taux de natalité y est inférieur au taux de renouvellement. La population vieillit et décroît. Les femmes refusent de donner naissance, ou plutôt elles souhaitent avoir des enfants mais n’osent pas. Parce qu’elles ne peuvent supporter le coût de cette décision ; parce qu’elles redoutent d’élever des enfants dans la pauvreté ; parce qu’elles ne peuvent nourrir et éduquer leurs enfants avec les bonnes directives et législations Européennes.

Selon un rapport de la Banque Mondiale publié 2003, la population la plus pauvre de Bulgarie est représentée par les familles de plus de deux enfants. Les enfants ne sont plus perçus comme une garantie de stabilité, comme par le passé, mais comme un risque d’appauvrissement et les couples se privent d’enfants à cause de la pauvreté. De plus, les mesures pour la protection de la maternité pourrait avoir une expression financière plus marquée.

Une étude récente menée en Bulgarie montre que la société et les législateurs sont enclins à percevoir toute mesure à l’égard de la maternité comme bénéfique pour les femmes, sans prendre en considération le fait que les bénéficiaires réels sont ceux dont les femmes s’occupent (enfants, adultes handicapés ou malades) ainsi que le fait que le rôle de protectrice est un fardeau pour les femmes, qu’elles soient mères ou pas.
Avec le taux de chômage actuel et les salaires minimum et moyen, peu de familles pourraient accepter la traditionnelle division patriarcale des rôles. Dans le même temps, à cause du chômage, beaucoup de femmes sont forcées d’accepter ce rôle parce qu’elles manquent d’opportunités d’emploi, particulièrement après un congé maternité. Ce n’est pas un libre choix et la promesse de « bénéfices sociaux liés à la maternité » ne leurrent plus personne.

Les femmes modernes qui ont investi temps, argent et énergie dans leurs études et leur carrière, dans un marché du travail et des exigences professionnelles compétiteurs, n’accepteraient pas de perdre les positions qu’elles sont si difficilement gagnées pour redevenir femmes au foyer. En même temps, les femmes continuent de percevoir la maternité comme un processus qui donne un sens à la vie (contrairement au mariage). Les femmes ne s’éloignent pas de la maternité mais elles veulent de meilleures carrières, des emplois bien rémunérés pour offrir un meilleur avenir à leurs enfants. La protection de la maternité est un droit, pas un privilège. Ce droit devrait assurer l’égalité économique aux femmes afin que leur choix de vie soit réellement libre.

P.-S.

Jivka Marinova

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