Toutes les femmes sont victimes de violences masculines, sexuelles ou sexistes à un moment de leur vie : insultes, publicités, pornographie, prostitution, coups et blessures volontaires, agressions sexuelles, harcèlement sexuel, viol, mutilations génitales, humiliations…
Cette effrayante réalité est rarement analysée politiquement : Les violences sont présentées comme des actes individuels et non comme un rouage essentiel au fonctionnement de la société ; il s’agit de maintenir le pouvoir des hommes de contrôler le corps des femmes, leur sexualité, leur liberté de vivre comme elles l’entendent, leur existence.
La réponse politique, juridique et sociale n’est ni adaptée ni proportionnée à la gravité des atteintes. Les gouvernements qui ont la responsabilité de garantir la sécurité des femmes n’ont jamais mis en place de politique globale visant à éliminer les violences à leur encontre. En témoignent les moyens humains et financiers (moins de 0,1% du budget de l’Etat pour les droits des femmes !) dérisoires consacrés à la lutte contre les violences.
Les personnes victimes ne disposent pas réellement du droit de les dénoncer. De nombreux obstacles juridiques et pratiques (délais de prescription, difficulté de déposer une plainte, classements sans suite…) empêchent le recours et l’accès effectifs au droit. Des mesures de représailles légales, telle que la dénonciation calomnieuse, existent contre celles et ceux qui osent dénoncer les violences.
Aucune campagne de sensibilisation et de formation sur les violences, leurs mécanismes, leurs conséquences n’est menée pour permettre aux citoyennes et aux citoyens de les VOIR et de les COMPRENDRE afin d’être SOLIDAIRES avec les personnes qui en sont victimes.
Il est urgent d’adopter un plan national d’action contre les violences faites aux femmes.
Ce plan doit partir de la réalité des violences dénoncées par les femmes qualitativement et quantitativement dans toute la France. Il devra notamment comporter :
L’identification des processus par lesquels les violences ne sont pas reconnues comme des crimes et des délits.
La modification de toutes les lois porteuses d’une vision stéréotypée des femmes et des violences dont elles sont victimes.
Les moyens politiques, juridiques, humains, financiers indispensables à l’éradication des violences dans les sphères publique ou privée et tous les secteurs (notamment judiciaire, éducatif, travail, médias, institutions publiques, privées, religieuses ou militaires).
Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail BP 60108 - 75561 Paris cedex 12 - Tél : 01 45 84 24 24/ Fax : 01 45 83 43 93 www.avft.org - contact@avft.org