Nous déclarons que la cause profonde de la violence envers les femmes est le système patriarcal fermement enraciné dans lequel les femmes sont marginalisées et leurs besoins et droits niés en raison de leur genre.
La « guerre contre le terrorisme » a servi de prétexte à un accroissement démesuré de la militarisation. Cette montée du militarisme a de nombreux impacts sur les femmes, tels le viol, la torture, les mutilations, les enlèvements, les assassinats extrajudiciaires, la prostitution et le trafic sexuel des femmes, sans compter la destruction des milieux de vie comme la démolition des maisons et les dommages matériels. La militarisation accroît également la pauvreté. Les ressources économiques et la richesse sont investies dans la fabrication et le commerce des armes au lieu d’aller à des programmes sociaux et d’éducation qui profiteraient à l’ensemble de la société.
Nous dénonçons toutes les formes de violence, sexuelle, physique ou psychologique, infligées aux femmes pendant les conflits, les occupations dans les zones militarisées et dans leurs vies quotidiennes.
Nous dénonçons le patriarcat, l’intégrisme et le racisme, qui créent des sociétés militarisées et engendrent la féminisation de la pauvreté.
Nous dénonçons la propagation de la haine et les divisions délibérément créées dans les sociétés pour stimuler des conditions de génocide et de nettoyage ethnique.
Nous dénonçons l’impunité qui permet de perpétuer le cycle vicieux des violences contre les femmes et qui prive de toute justice les survivantes et les communautés affectées.
Nous sommes solidaires avec :
Les femmes de la région des Grands Lacs africains où sévissent des conflits brutaux et une violence sexuelle systématique contre les femmes, en dépit des accords de paix et des cessez-le-feu.
Les femmes du Rwanda et ensemble nous disons "plus jamais" de génocide.
Les femmes soudanaises pendant cette période de crise où leur pays est soumis à des violations massives des droits des femmes.
Les femmes de Birmanie qui subissent la violence de l’État. Nous demandons fermement au régime militaire birman de relâcher immédiatement la dirigeante démocrate et récipiendaire du prix Nobel, Aung San Suu Kyi.
Les femmes de Méso-Amérique (du Mexique au Panama) où des centaines de femmes sont victimes de fémicide.
Les femmes d’Irak et de Palestine qui vivent sous l’occupation et sont privées de tous leurs droits fondamentaux.
Les femmes du monde entier qui sont seules et isolées dans des régions en conflit et des zones militarisées.
Nous demandons au Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, de faire tous les efforts pour inciter les États membres à appliquer la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Nous demandons à la communauté internationale de tenir tête avec nous à la violence sexuelle et d’adopter des mesures pour prévenir la perpétuation de cette violence.
Nous demandons aux gouvernements de rendre imputables les auteurs de violences sexuelles et de les traduire en justice.
Nous considérons comme cruciale la participation des femmes à la lutte pour créer une culture de paix. En intégrant pleinement la perspective de genre à la prévention des conflits, la gestion des crises et la consolidation de la paix après les conflits, nous assurerons aux femmes un rôle de premier plan dans l’édification de la paix et garantirons le respect de leurs droits.