Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991 et leader de la Ligue Nationale pour la démocratie (National League for Democracy, le principal parti d’opposition au pouvoir militaire) assignée à résidence de 1989 à 1995, et depuis 1999, a été libérée le 6 mai 2002. Le Lieutenant Colonel Hla Min, qui fut pendant plusieurs années le porte-parole de la Junte dans les médias internationaux, a déclaré qu’elle pouvait voyager et que le gouvernement était responsable de sa sécurité. Il a ajouté que 600 détenu-es avaient été libéré-es ces derniers mois et que ce mouvement continuerait avec ceux qui ne causeraient pas de violences dans la société, qui ne menaceraient pas la paix en place, la stabilité et l’unité de la nation. L’ambassadeur de Birmanie aux Etats-Unis, Linn Myaing a pour sa part déclaré à l’AFP que tous les citoyens étaient libres de participer au processus politique et qu’en ce sens, Aung San Suu Kyi pouvait reprendre ses activités liées à son parti. Le communiqué émis par la Birmanie confirme. Ce document ajoute que le pays souhaite travailler avec les autres nations, proches et éloignées dans la lutte contre le terrorisme et l’éradication totale des réseaux de drogues. La Birmanie est en effet accusée d’être une dictature financée par les bénéfices de la production de l’opium. Le pays s’engagera également au niveau international dans la lutte contre le Sida. En effet, la Birmanie, en raison de son service de santé rudimentaire et de sa persistance à nier le problème du Sida est considérée par certains experts comme une véritable bombe à retardement en matière de VIH.
Pour Info Birmanie, à propos de la libération de Aung San Suu Kyi, " dans le climat actuel, ce geste de la junte ne semble être qu’une opération cosmétique devant la somme des actions à entreprendre pour l’instauration d’un dialogue entre le SPDC et les représentants de l’opposition démocratiquement élus le 27 mai 1990, et ceux des minorités nationales et ethniques ". Cette libération doit être inconditionnelle. Info Birmanie appelle donc l’opinion publique française à soutenir l’action des démocrates birmans en faisant pression pour que les sanctions à l’encontre de la junte soient maintenues, tant que des progrès réels ne sont pas engagés. Il est en particulier important alors que le risque de banalisation du régime birman est grand, de rappeler l’inquiétude que suscite la position ambiguë de notre pays et de ses entreprises comme TotalFinaElf.
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