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Résolument collectif

samedi 16 octobre 2004, par Dominique Foufelle

Parmi les rares citoyen-nes des Etats-Unis à être venu-es à Londres, un collectif d’artistes, politiquement engagé-es – au plan local aussi, dans leur village du Maine, où elles, ils, ont ouvert une maison communautaire.

La tenture, 3 m de large sur 11 m de long, ne passe pas inaperçue. Tissu blanc, encre et peinture noire, le dessin très fouillé évoque une ambiance fantastique. A y regarder de plus près, il raconte le cauchemar de la Colombie entre libre échange et narco-guerre. Une interprétation, à laquelle il convient d’ajouter la sienne propre, précisent les auteur-es dans leur plaquette.
Les auteur-es, au pluriel. Sur cette œuvre-là, elles, ils, ont travaillé un an à une soixantaine. Certain-es au dessin, d’autres à l’encrage ou la peinture… La précision de l’ensemble témoigne d’une parfaite coordination. Bee compare le processus d’élaboration à celui d’une bande dessinée.
« Bee », c’est un surnom, car dans le collectif Beehive design collectiv auquel elle appartient, et dont elle tient le stand au FSE, « on reste anonyme. On ne veut pas de superstar. » Les prix de vente des posters et tentures de toutes tailles sont libres. « Your donations are our only source of honey », annonce un panneau : « Vos dons sont notre unique source de miel » - jeu de mots sur « honey » et « money » (argent). Qui complète celui contenu dans le nom du groupe (dans Beehive, il y a « bee », abeille). Voilà qui est clair : le collectif ne cherchent ni la gloire ni les profits, ne rechigne pas au travail et envisage toute action comme collective.

Education populaire


Elles, ils, forment depuis 4 ans un groupe d’une dizaine d’artistes, autour duquel gravitent des ami-es, comme celles et ceux qui participèrent à la réalisation de la tenture Colombia. Elles, ils, ont retapé une grande maison dans un petit village du Maine (Etats-Unis), et l’ont transformée en lieu de création et de rencontres, équipée d’une salle de danse.
C’est là qu’ils réalisent les posters qui sont à la fois créations artistiques et outils de communication à la disposition de leurs ami-es militant-es – jamais signés de leur auteur-e, c’est un principe. Ils y donnent des ateliers d’initiation à la mosaïque en marbre et granit, y organisent des rencontres… Dans un esprit d’éducation populaire.
Qu’il s’agisse des tentures et posters (vendus principalement lors d’événements alternatifs), ou des mosaïques (la spécialité de Bee), les produits de la vente sont réinvestis dans l’entretien de la maison et le matériel de production. Pour le reste, chacun-e se débrouille.
Le groupe vit en communauté. « Nous ne partageons pas l’argent personnel. Mais le travail, la maison… et parfois la nourriture. » Et par-dessus tout, le même engagement dans une démarche d’artistes-citoyen-nes.

En savoir plus : www.behivecollective.org

P.-S.

Dominique Foufelle - 16 octobre 2004

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