Au Darfour, on viole en toute impunité

Le rapport d’Amnesty International, basé sur des entretiens avec plus d’une centaine de réfugiées soudanaises du Darfour au Tchad, fait état de viols en masse. Cette "arme de guerre" aurait déjà fait quelque 500 victimes – sans concurrence des cas de torture, d’esclavage sexuel ou de meurtres de femmes enceintes. Ces exactions sont commises par les milices arabes, les Jenjawids, que le gouvernement soudanais ne se presse pas de mettre hors d’état de nuire. Classiquement, les femmes victimes de viol sont mises au ban de leur propre communauté, avec les conséquences qu’on imagine sur la survie de celle-ci. Beaucoup hésitent à parler. Pas une raison pour les oublier, insiste Amnesty, qui réclame pour les coupables des procès dignes de ce nom, et pour les victimes des soins médicaux et psychologiques de toute urgence.