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Au sujet du voile « islamique » ou l’inconscient « des voilées »

lundi 31 mai 2004, par Laurence

Pourquoi des femmes se soumettent-elles au port du voile ? La raison est-elle à chercher dans l’inconscient des "voilées" ? Le voile recouvre, donc protège, et en même temps, comme un mur, enferme à l’intérieur. Comme si ces personnes refermaient sur leur sexe symbolisé par leurs cheveux essentiellement, cette protection contre cette part d’elle-même inconnue, effrayante parce que puissante. Le point de vue d’un psychanalyste.

D’abord savoir que cette coutume est préislamique et originaire de la région du Moyen-Orient, des environs de la péninsule arabique. Qu’elle était destinée à obliger les femmes à dissimuler ce qui semblait le plus érotique, à savoir la chevelure, pour « ne pas provoquer d’excitation chez l’homme ».
Savoir également qu’à cette époque - et même bien après - la femme est une marchandise. Et que sa sexualité, trop incompréhensible pour les hommes, même S. Freud ne l’a pas réellement comprise, était considérée comme un danger.
Ne pas oublier, qu’avant les religions monothéistes patriarcales (islam, judaïsme, christianisme), dans cette partie du monde, et peut être aussi ailleurs, il y avait des pensées religieuses matriarcales, dont les cultes orgiaques de la déesse Cybèle (Astarté, Isis, ou autres divinités féminines) étaient une des manifestation. N’oublions pas que dans la Bible, ces cultes sont très fortement diabolisés à cause de leur aura de sexualité féminine.
Donc que cette pièce de tissu est essentiellement destinée à protéger les « pauvres » hommes de la perversion de la sexualité féminine.

La manifestation d’un refoulement

Comment se fait-il alors que des femmes s’y soumettent ? A penser, bien sur, qu’elles n’y soient pas contraintes, et qu’elles le portent en toute décision personnelle.
Une part de la réponse est à chercher dans le rapport que ces femmes ont avec leur sexualité, leur corps. Le voile recouvre, donc protège, et en même temps, comme un mur, enferme à l’intérieur. Comme si ces personnes refermaient sur leur sexe symbolisé par leurs cheveux essentiellement, cette protection contre cette part d’elle-même inconnue, effrayante parce que puissante. La psychanalyse nous a appris ce qu’était le refoulement de la pulsion. Nous avons là, avec ce voile, une manifestation ostensible d’un refoulement pulsionnel.

N’oublions pas qu’en France, il y a une trentaine d’années, on ne sortait pas dans la rue sans couvre-chef, « en cheveux » pour reprendre une expression un peu vieillotte, mais qui est très parlante. Une femme ne sortait pas dans la rue les cheveux au vent. Ni un homme sans son chapeau. Il serait intéressant de méditer un peu ce souvenir ; mais ne pas en déduire quoi que ce soit.

A l’heure actuelle, le « voile Islamique » - qui n’a d’islamique que le nom qu’il porte, est un signe d’un désir d’infériorisation des femmes, et d’une volonté de les culpabiliser de leur sexualité.
Il est bien-sûr exploité par les fanatiques religieux, (il faut les nommer tels qu’ils sont) qui ne pensent qu’à mettre en cage ces indisciplinées rebelles, ces femmes dont la sexualité doit être enfermée, utilisée qu’au profit de la maternité.

On sait bien comment certains fanatiques enlèvent des filles, pour des mariages temporaires, et les répudient après les avoir souillées. Cette forme d’esclavage existe encore.
Mais alors qu’attendent les musulmans qui réprouvent ces pratiques -ils sont les plus nombreux- pour se montrer, pour marquer leur hostilité à cette forme d’interprétation restrictive de la Loi musulmane ? Qu’ils descendent à leur tour dans la rue, ils doivent savoir qu’ils seront soutenus par tous ceux que le fanatisme idiot exaspère. Du moins, je l’espère.

Au fait, l’une des épouses du Prophète, la première, je crois, n’était elle pas une de ces femme libre, à la chevelure sans voile ?

P.-S.

Michel Bruno
Psychanalyste

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