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L’enfermement, au jour le jour

mercredi 31 mars 2004, par Dominique Foufelle

La veille, Charlotte, bénévole à l’association Ban Public, m’avait donné les chiffres : 3,8 %, le taux de femmes dans la population carcérale. Un pourcentage infime, un petit rien du tout, pour ceux qui ne s’intéressent qu’à la quantité. "La quantité semble tellement minime, qu’elle passe à l’as. Et la langue française étant ce qu’elle, la présence d’un seul homme efface le féminin." Quantité négligeable de plus de 2200 [1] femmes dans les prisons françaises. Quantité négligée. Noyée dans le général, isolée, ignorée.

A grands traits, Charlotte m’avait dressé un tableau général de la situation de ces femmes en prison qui doivent subir "une incarcération pensée pour les hommes". Un Code de procédure pénale qui ne prévoit aucun régime spécifique [2], et un règlement qui est donc le même pour tous. En clair, une ou deux serviettes hygiéniques ou tampons dans les "trousses pour indigents" (eau de javel, savon, dentifrice, papier toilettes…) remises aux détenues les plus pauvres. Il faut alors "cantiner", c’est-à-dire acheter au magasin de la prison, les petites choses qui manquent, essentielles à l’hygiène intime. Et quand l’argent n’est pas là, il faut faire avec le rouleau de toilette (un pour 15 jours), les douches (de 1 par mois quand les surveillantes manquent à 2 par semaine dans le meilleur des cas), faire avec l’odeur qui s’installe, tenace, avec les toilettes, ouvertes à tous les regards, dans la cellule de 9 m2 que l’on partage à six, avec l’abandon de soi qui surgit parfois. Jusqu’aux cycles menstruels qui parfois cessent d’eux-mêmes, le temps de l’incarcération… [3]
En clair, pas de suivi gynécologique, pas de contraception, et les menottes lorsqu’on accouche à l’hôpital, "comme si on pouvait s’évader tout en accouchant". En clair, un isolement plus grand encore sans doute que celui des hommes, des prisons ou des quartiers pour femmes peu nombreux [4], un éloignement systématique de leurs familles, une situation sociale déjà fragile à l’extérieur, les liens qui se rompent à l’intérieur et les enfants que l’on perd de vue. En clair, peu de visites, encore moins masculines, sauf quelques visiteurs de prison souvent retraités aux cheveux blanchis, un univers carcéral où les bonnes sœurs sont très présentes, mêlant bonté et paternalisme, moralisme, culpabilisation et admonestations, vantant les bienfaits de la pénitence. Et Charlotte de raconter l’histoire de cette femme détenue qui, découvrant sa grossesse, souhaite avorter – "un acte pas forcément facile mais sans aucun doute responsable, dans sa situation" : les bonnes sœurs ne manquent alors aucune occasion de lui présenter un nounours avec une aiguille… plantée dans le cœur.

Un corps qui ne s’appartient plus


Le lendemain, Charlotte m’invite à la rejoindre. Histoire de donner visage humain à ce petit bout de rien, ce pourcentage ridicule. Autour de la table, fromage, pain et pizza, Charlotte, quelques-unes de ses amies, et Audrey et Leïla. Un peu à vif, d’emblée méfiantes. Le voyeurisme, elles connaissent, ce regard tour à tour fasciné et suspicieux, étonné, méprisant souvent. Femmes de taulards. "On a une certaine image de la femme qui va en taule, s’agace Leïla, 45 ans. Celle d’une pauvre fille, illettrée, marginale." "Celle qui kiffe d’aller voir son héros", rebondit Audrey, 23 ans. Leur faculté à s’exprimer, leur connaissance du droit, leur fierté, cadrent mal avec ce qu’on attend d’elles et plus d’un directeur de prison s’en étonnent. "Quand on est mère, on nous estime responsable du délit, quand on est femme, on nous voit comme complice. En bref, on est de toutes façons coupables, coupables d’aimer", résume Charlotte.
La prison, Audrey y a séjourné plusieurs années. Elle connaît l’enfermement, le régime carcéral et cet acharnement à détruire toute individualité pour ne plus voir que des numéros d’écrou. "Tu dois te fondre. Tu n’as même pas le droit de mettre tes mains dans tes poches. On te réprimande, on te sanctionne, on te somme de les retirer. "Mets tes lacets, enlève tes mains de tes poches !". On se croirait à l’école. Ils essaient de dresser ton corps. A Fleury, il y a même une ligne jaune au sol que tu dois suivre, sans dévier. C’est totalement infantilisant."
Un numéro d’écrou qui n’a plus droit à la pudeur, à l’intimité. Surveillé en permanence, en exhibition contrainte et permanente. Les fouilles, systématiques avant et après les parloirs, mais qui peuvent aussi intervenir à n’importe quel moment. Fouilles au corps, en position "WC toussé", nue, accroupie, pour vérifier, contrôler, jusqu’aux intestins de la détenue. Les toilettes au vu et au su de toutes, les problèmes intestinaux de l’une ou de l’autre, commentés, moqués, de cellule en cellule, le corps qui ne s’appartient plus, l’humiliation quotidienne.

Soumission – dedans comme dehors


Dans cet univers d’ordre, les petites révoltes sont magnifiées, savourées. "Mettre sa serviette hygiénique pleine de sang dans les mains de la surveillante chargée de la fouille, ça fait partie des petits plaisirs…" Ils ne sont pas légion. "Subir d’un maton, pour une femme, ça ne change pas beaucoup de ce qu’elle vivait à l’extérieur de la prison. La domination, ces femmes ne la remettent pas en cause, elles ont toujours vécu ça. Les détenus hommes, eux, se placent d’emblée contre l’ordre carcéral, un maton, c’est un maton. Pas les femmes, elles sont davantage dans des relations de maternage, y compris avec les surveillantes. Elles sont prêtes à se balancer, par jalousie, se placent facilement en rapport de force avec les autres détenues mais pas avec les surveillantes."
Audrey, elle, a pu côtoyer des "politiques" [5], vivre sa détention avec des détenues basques, "très solidaires, très organisées, très disponibles aux autres". Des qui disent : "S’il y en a pour moi, il y en a pour toi." Des femmes en lutte, dans le combat : une respiration dans cet univers soumis, individualiste, de femmes brisées et souvent toxicos. "La prison, c’est un bon endroit pour la prise de conscience des oppressions, ironise-t-elle. Moi, j’ai beaucoup appris au contact des "politiques", elles ont été un grand moteur. Depuis mes 16 ans, j’avais grave la rage, je voulais tout, tout de suite, je ne voulais pas galérer comme mes parents. Mais je ne savais pas comment agir dessus. Ma contestation, je la mettais dans la délinquance."
En prison, Audrey reprend ses études, fait du sport, lit Angela Davis, profite du mélange des âges pour apprendre, se laisser transmettre – "je n’étais qu’entre jeunes de mon âge avant" –, passe une licence de sociologie. Aujourd’hui en maîtrise, elle étudie "les rapports sociaux de sexe"…

Femmes de parloir


Aujourd’hui, à l’extérieur. Libre ? Oui, sans aucun doute. Mais sans avoir pu quitter "l’enfermement". Celui qu’elle a vécu elle-même, un moment qu’on ne peut oublier, dont le corps conserve la mémoire, celui que vit toujours son conjoint, Fathi, à qui elle rend visite le plus souvent possible.
"Femmes de détenus, on vit la prison au quotidien, confirme Leïla. Quand ton mec est au mitard, tu y es aussi." Un constat qui n’est pas une plainte. Plutôt une révolte contre ce que vivent ces hommes, l’arbitraire dans lequel ils évoluent, les brimades et vexations quotidiennes, l’imprévu, le mitard, l’isolement, l’injustice. Et les transferts, permanents. C’est en prison que Leïla a connu son mari, Laurent, en prison qu’ils se sont mariés. Bénévole pour Aides, association de lutte contre le sida, elle était "visiteuse" de prison, en contact avec les détenus séropositifs. Et un jour, ce fut la rencontre avec Laurent, un coup de foudre qu’il décrit très tendrement dans Guillotine carcérale [6], le récit de sa vie de prison.
Devenue amoureuse, elle perd son permis attribuée aux "visiteuses", qui permet de se rendre en prison, au parloir, sans limitation de temps, et sans attente. Elle devient "femme de parloir", et son homme, enfermé, "un morceau non détachable de sa vie de femme" [7]. En prison depuis 1984, son mari est libérable en… 2021. Pas question d’attendre pour vivre l’amour, ils se construisent leur quotidien de part et d’autre des barreaux, connaissent leurs emplois du temps, s’écrivent tous les jours, se voient à chaque parloir disponible, se savent ensemble dans pleins de leurs gestes, se veulent ensemble. Il peut parfois lui téléphoner, elle ne sait jamais quand, elle veille jalousement à son portable, ne voudrait pas être déjà en ligne au mauvais moment…
Une vie amoureuse, où règne en maître l’imprévu. L’arbitraire. Comme si les femmes de détenues devaient elles aussi porter leur part de punition, pour "être la part libre du délinquant enfermé" [7]. En six ans de vie "commune", Leïla a, avec Laurent, connu 17 transferts. Elle les égrène : "Fresnes, Bois d’Arcy, Fleury, la Santé, Saint-Maur, re-Fresnes, Clairvaux, Re-Fresnes, Moulins… Moi qui ne connaissais pas la géographie française, j’ai fait de gros progrès." La peur, à chaque visite, d’apprendre un nouveau transfert, et donc un nouveau règlement, de nouvelles règles pour le parloir, une nouvelle organisation pour les déplacements, pour se nourrir, se loger, de nouveaux liens avec d’autres femmes, les conjointes des nouveaux amis de leur homme…
Aucune harmonie n’existe entre les prisons, chaque directeur est maître de son territoire. "Tu ne peux jamais t’y retrouver. Le ministère lui-même n’a pas connaissance des règlements intérieurs de ses prisons. A Bois d’Arcy, cet été, pendant la canicule, ils refusaient les bouteilles d’eau pour les gamins !" Si à Moulins, les parloirs se déroulent tout le week-end, ils sont les après-midi de la semaine à Clairvaux, et vendredi, samedi, dimanche à Poissy. Leïla ne veut louper aucun week-end, aucune occasion d’être proche de l’être aimé, sentir son souffle, ses mains, ses lèvres… Elle a programmé son téléphone portable : chaque lundi matin à 9 heures il sonne pour lui rappeler qu’elle doit prendre rendez-vous pour le parloir du week-end suivant (17 parloirs pour 130 détenus à Moulins). Audrey évoque les bornes électroniques devant lesquelles "les femmes se déchirent" pour être sûres d’obtenir une place. Ailleurs, c’est sans rendez-vous, les femmes attendent dehors, par n’importe quel temps, attendent qu’il y ait une place disponible, sans garantie.
"Tu dois t’adapter en permanence aux changements, explique Leïla. Ça demande d’être hyperorganisée." Elle, elle s’est constitué une petite base de données, "des fiches pour chaque établissement, avec ce que j’ai pu comprendre du règlement, avec les contacts, les endroits où dormir, où manger, etc." Elle décortique aussi tous les contrats qu’elle passe, avec la SNCF par exemple. Elle sait ainsi que "mieux vaut prendre un abonnement fréquence pour six mois, parce qu’il est remboursable sur justificatifs, si Laurent est transféré ailleurs entre temps." Chacun de ses week-ends à Moulins lui coûte près de 65 euros, sans compter les courriers quotidiens, les mandats, les objets qu’elle achète et les imprévus qui l’obligent à des nuits d’hôtel.
Et chacun de ses week-ends est chronométré comme du papier à musique. Le train pour Moulins du vendredi soir, le lever du samedi à 6 h 30 pour être devant la prison à 7 h 30 et ne pas perdre une miette de son parloir qui débute une heure plus tard. Le samedi soir passé avec quelques amies, femmes de parloirs elles aussi, avec lesquelles elle partage les studios mis à disposition par les bonnes sœurs. Soirée d’échanges, de partage, elles se parlent de leurs hommes, de leurs petits bonheurs, de leurs petits malheurs, elles les font vivre avec elles quelques heures encore avant de sombrer dans le sommeil pour un nouveau réveil aux aurores. "Les week-ends sont durs, résume Audrey, elles dorment toutes dans le train du retour."

Le règne de l’arbitraire


Audrey, Leïla, Charlotte s’échangent des infos, se communiquent leurs dernières trouvailles. Sur "les fringues qui sonnent" par exemple, celles qui ne résistent pas aux portiques détecteurs de métaux et mobilisent immédiatement les surveillants. "C’est pas franchement agréable de "sonner" sous le portique, d’avoir à dégrafer son soutien-gorge à armature qui passe ensuite dans les mains des surveillants…" soupire Charlotte. Rendant visite au père de son enfant, elle a dû déshabiller son bébé devant le portique, les boutons de sa salopette "sonnaient". Un très mauvais souvenir, violent. "Pareil pour les boutons de 501, prévient Leïla, ça ne passe plus."
Mais elles savent que la solidarité qu’elles entretiennent, cette amitié qui les réunit, ne va pas de soi pour le plus grand nombre des femmes de détenus. "Parce qu’on a toujours des choses à perdre, on a peur que son mec en pâtisse, on ne veut pas faire de vagues, explique Leïla. Et c’est aussi lié à l’attitude des mecs à l’intérieur. S’ils sont combatifs, liés, leurs femmes le seront." Et l’administration pénitentiaire a tous les moyens en main pour casser tout regroupement, toute tentative de rassemblement. Un petit transfert, et voilà des détenus séparés, voilà leurs femmes obligées de prendre à leur tour des chemins différents.
Les brimades, les vexations, elles connaissent. Et il leur en faut de la force pour tenir. Ne pas s’écrouler. Tenir parce que leur homme tient bon, ne lâche pas. En décembre dernier, à Moulins, elles ont connu un déluge de fouilles traumatisantes. Les voitures fouillées, puis les chiens qui les reniflent leurs vêtements, les portiques, les chiens encore, impressionnants. "Ils nous bavaient dessus. Ca nous a excédés, et tous les visiteurs ont décidé d’une seule voix de ne pas sortir sans avoir été reçu par la direction." La directrice les recevra, justifiera la mesure – "hallucinant !" – et chacune des compagnes – "les compagnes seulement" – recevra par recommandé avec accusé de réception une lettre de "punition" : "Comme à l’école, ’vous avez été méchantes, vous serez punies, privées de visitesi vous recommencez’."
Un jour Audrey était dans les bras de Fathi. "Ils sont rentrés, m’ont menacé et nous ont punis de 6 hygiaphones. J’sais pas trop comment dire comment ça fait…" La vitre que l’on remet, que l’on impose, comme une punition aux couples, obligés alors de "se parler dans les trous". Plus de souffle, plus de toucher, juste le regard et la voix. Le coup de la vitre, ils l’ont fait à une de mes amies le jour de la Saint-Valentin !", s’exclame Leïla. Pour dire…
Dire l’arbitraire, l’absurde, l’injustifiable. Laurent, le mari de Leïla, est depuis hier à l’isolement. Il y a quelques mois, parce que deux des leurs étaient au mitard, les détenus de Moulins ont refusé de louer télés, frigos, refuser d’aller travailler [8], de participer aux activités. "La mesure la plus subversive qui soit, ironise Leïla, ils ont mis en péril l’activité économique de la prison ! Et comme l’administration ne peut pas imaginer qu’un détenu décide par lui-même, il leur fallait un meneur, Laurent fait toujours l’affaire dans ce genre de situation." Il y a sept mois, Laurent sortait déjà de huit mois d’isolement… Laurent, malade du sida, sous trithérapie.
"Quand les spécialistes parlent de la prison, ils parlent de la déco, s’alarme Leïla. Mais qui dénonce l’allongement des peines ? Les détenus sont à la merci de tout. Les perpet’ sombrent dans la folie quand ce n’est pas les fous eux-mêmes qu’on met en prison. Et on parle de réinsertion ? Après 30 ou 40 ans de taule ? Une cage, même dorée, avec de nouvelles peintures, ça reste une cage !" Femmes de détenus, elles en connaissent les contours…
A l’intérieur des cages, le nombre de détenu(e)s est en constante augmentation depuis les lois Sarkozy et Perben dites sécuritaires. Dans les prisons et les quartiers pour femmes, on croise maints petits délits pour de peines qui ont plus que doublé : les femmes détenues sont nombreuses à avoir volé de quoi nourrir ou habiller leurs enfants, nombreuses étrangères sans papier, vulnérables, nombreuses aussi, à avoir fraudé, mais dans l’impossibilité de payer leurs amendes. "Contrainte par corps", s’appelle leur emprisonnement, quand l’argent n’est pas là, c’est de son corps qu’il faut payer. Vous avez dit sécurité ?

P.-S.

Anne Marchand - mars 2004

Notes

[1] 2242 femmes pour 59155 hommes au 1er avril 2003.

[2] A l’exception des articles qui autorisent la présence des enfants de moins de 18 mois auprès de leur mère incarcérée.

[3] "Et tu vois, quand t’es aux chiottes, t’as un chiotte, et en face, t’es assise sur le chiotte, en face du chiotte t’as un mur, t’as un œil. Tu peux être en train de chier, la gardienne elle regarde dans l’œil. Tu vois, tu n’as plus rien. T’as un lavabo devant, avec un œil. T’as plus rien quoi ! T’es surveillée tout le temps (...) Ben la mineure là elle y était depuis six mois, il n’y a plus aucune pudeur hein, tout perdu. Il suffit que tu sois une nana un peu fragile, elle avait tout perdu. Des fois je lui disais "oh mais habille-toi". Tu vois elle faisait plus attention. Tu vois elle aurait pu chier devant nous, elle ne faisait plus attention ! (...) Ah totalement, un oubli tout complet. Elle mettait un tampon devant nous, elle l’enlevait. Parce qu’elle, elle n’avait plus de corps, elle avait plus rien. Plus rien " (ex-détenue). Extrait de Sexualités et violences en prison, ALEAS EDITEUR, novembre 1996.

[4] 185 établissements pénitentiaires en France dont 63 qui comportent des quartiers de femmes.

[5] Le statut de prisonnier(e)s politiques n’existe pas en France. Les détenues issues de mouvements basques, bretons, ou du groupe Action Directe, se revendiquent elles-mêmes "politiques".

[6] Guillotine carcérale, Laurent Jacqua, éd. Nautilus, 2003 : ed.nautilus@wanadoo.fr

[7] Femme de parloir, Duzka Maksymowicz, l’Esprit frappeur, 2000.

[7] Idem

[8] Tout se paye en prison. On appelle ça "cantiner". Le travail en atelier rapporte à peu près 150 euros par mois, la location de la télé coûte 45 euros, soit le tiers…

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