En ce 8 mars 2004, journée mémorable de la Femme, les Palestiniennes s’interrogent :
Vers où tous les événements violents qui dévastent notre région ont-ils dirigé nos rêves de femmes et leur aspiration à un avenir juste et pacifié ?
Qu’ont donc produit ces décades d’occupation et de dépossession malgré la résistance des femmes palestiniennes qui n’ont pour seul objectif que les droits fondamentaux de l’Homme et de la sécurité assurée à leurs enfants ?
Quand donc le monde va-t-il risquer sa responsabilité à l’égard des millions de gens victimes des agressions en tout genre.
En Palestine, les entraves à l’injustice et à l’oppression nous ligotent derrière les barreaux et nous confinent derrière ce mur monstrueux
Dépossédés de leur soleil, de l’horizon et du sanctuaire de leurs oliveraies, nos enfants sont en train de perdre la joie de la Jeunesse.
En Palestine, la terre, les arbres et le vent crient à l’aide alors que les bulldozers labourent nos vergers, détruisent, dévastent et polluent notre air pur et le silence de nos nuits sur ces terres agricoles bien aimées.
Alors que les femmes à travers le monde sont prêtes à célébrer cette journée, les Palestiniennes emprisonnées, dépossédées de leurs terres, cloisonnées par des murs et fouillées aux postes de contrôle clament au monde entier qu’elles ne courbent pas face à l’adversité mais qu’elles se tiennent debout, indignées et déterminées, en solidarité avec leurs soeurs à travers le monde, implorant justice, liberté et égalité pour elles-mêmes et pour tous les êtres humains.
Elles en appellent à tous ceux qui se soucient des générations futures pour la sauvegarde de la terre nourricière, leur demandant de les rejoindre dans leurs efforts pour libérer les Palestiniennes et leurs enfants des prisons israéliennes et de les soutenir dans leurs luttes pour abattre le mur de l’oppression et de la dépossession.
A cette occasion nous saluons toutes ces femmes remarquables qui poursuivent leur lutte pour acheminer la flamme de l’espérance à son terme. Cette flamme est inscrite dans leurs coeurs en dépit de toutes les souffrances et toutes les douleurs, guidées par leur compassion et leur amour pour leur Peuple, leur terre et l’humanité dans son ensemble.
Nous saluons aussi tous ces groupes de solidarité qui s’exposent à la défiance, à l’injustice et à l’oppression au nom la recherche de la vérité. Nous évoquons ici, avec une grande tristesse, les noms de Rachel Corrie, Tom Hurndall et de James Miller qui resteront à jamais des symboles pour notre Peuple dans leur combat pour la liberté et la justice.
Rima Tarazi - traduit de l’anglais par Jacques Salles – 8 mars 2004, Ramallah