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L’égalité de genre à l’ordre du jour du Camp des Jeunes

samedi 31 janvier 2004, par Dominique Foufelle

Un camp International des Jeunes est organisé parallèlement au FSM, à l’exemple de ce qui avait été mis en place à Porto Alegre lors des précédants FSM. Le genre et le patriarcat figurent parmi les principales questions en débat.

Parce qu’une grande distance sépare le Forum principal du Camp des Jeunes, toute tentative d’assister aux deux évènements le même jour est devenue donc une démarche très courageuse ! Le Camp des Jeunes de Mumbai accueille 3500 jeunes femmes et hommes venus de tout le pays, et quelques participants non-indiens. Des laisser-passer journaliers sont mis à disposition des personnes qui ne veulent pas rester pendant toute la durée du camp ; lequel attend près de 80 000 personnes pendant les 5 jours.
Ce qui frappe, c’est qu’il semble y avoir un certain équilibre de genre parmi les participants, et les questions liées au genre et au patriarcat sont centrales dans le programme des conférences et des ateliers. Le 18 janvier, ces questions étaient au centre du programme, et différentes activités ont été proposées, comme une présentation de l’auto-défense pour les femmes, une grande conférence "Genre et patriarcat", un atelier sur la violence des hommes contre les femmes et une exposition photo sur la vie des femmes à tous âges. En parlant aux participants, il paraissait évident que la question du féminisme et des relations de genre était celle qui avait soulevé le plus de "tensions".
Tandis que tout le monde s’accorde pour dire que la mondialisation impérialiste devait être combattue, il n’y a apparemment pas le même enthousiasme commun pour lutter contre le patriarcat.

Des débats dignes et respectueux


La réalité pour les jeunes femmes (et hommes) indiennes est en train de changer, mais tout doucement, dans un pays où on fait encore la différence entre le "mariage" et le "mariage d’amour", a mis en évidence un débat. Il semblerait que les tabous autour de la sexualité sont également battus en brèche, et plusieurs jeunes femmes ont souligné qu’il était notamment inacceptable de blâmer encore les femmes victimes de viols. Une autre femme s’est levée et a demandé pourquoi il n’existait pas de tests de virginité pour les garçons, alors qu’il est considéré important pour les filles ? Elle a aussi critiqué les garçons qui préfèrent choisir des épouses "traditionalistes", "qui s’occuperont du moindre de vos besoins", alors qu’ils prétendent être d’accord avec le besoin d’égalité.
Même si quelques hommes ont réagi de façon défensive, l’atmosphère générale était très digne et respectueuse à l’égard des jeunes femmes qui se levaient pour parler. A en juger sur les applaudissements constants et chaleureux face aux commentaires et perspectives présentés par l’une des oratrices féministes indiennes issue de la classe moyenne, on peut croire que le mouvement des femmes indiennes n’aura aucun problème pour assurer la relève, mais cette nouvelle génération de féministes est-elle prête à participer et à lutter jour après jour ?

P.-S.

Malin Björk – 18 janvier 2004
Traduction : Rachida Toudert

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