Restitution de l’atelier sur les violences fait aux femmes.
St Denis, salle "Barcelone", le 14 novembre 2003, 18-21h.
Animatrice : Jivka Marinova
Présentations par : Ajli Bairamovic (Bosnie), Dace Bainare (Lettonie),
Kata Farcasova (Slovaquie), Jivka Marinova (Bulgarie).
Participant(e)s : 25 personnes dont 3 hommes (2 Français et 1 Suédois), 22 femmes, dont 17 Françaises, 2 Hollandaises, 2 Iraniennes et une Croate.
La situation dans les quatre pays de l’Est a été brièvement présentée.
Ajli B. a donné un exemple d’illustration des sources et des forces motrices de la violence (masculine) faite aux femmes, faisant la comparaison avec les méthodes utilisées dans les camps de concentration.
Dace B. a présenté la stratégie utilisée en Lettonie, où l’on parle de violence conjugale depuis à peine 1999. L’étude menée par téléphone a montré les dimensions du phénomène et a donné le coup d’envoi aux campagnes pour la protection des femmes et le changement de la législation dans ce domaine.
La présentation de Kata F. allait dans le même sens. La campagne en Slovaquie qui a attiré l’attention du public et surtout des institutions s’appelait "La cinquième femme", faisant référence au fait qu’une femme sur 5 avait subi des violences conjugales. Le résultat de cette campagne et du travail des ONGs féminines était la proposition de changement du code pénal en Slovaquie.
Jivka M. et Ajli B. ont parlé des programmes d’éducation et de l’importance du travail avec les jeunes - notamment l’éducation sur le genre et la tolérance dans les relations de genre, qui change les attitudes des adolescents surtout. Jivka a donné aussi des informations sur une étude de l’implication budgétaire de la violence conjugale, étude faite parallèlement en Bulgarie et en Serbie.
Parmi les participant(e)s à l’atelier il y avait des infirmières, des institutrices, des activistes politiques, des femmes volontaires travaillant auprès des services d’assistance sociale et des étudiantes.
Elles étaient bien étonnées du fait que dans les pays de l’Est, les organisations féminines ont réussi si vite à promouvoir des changements pour lesquels les Françaises se battent depuis très longtemps.
Il y a eu une discussion sur : faudrait-il essayer de réintégrer les hommes violents à la famille, ou vaut-il mieux les éloigner le plus possible ? Les trois heures passèrent trop vite pour pouvoir donner tous les arguments pour et contre.
La conclusion fut, qu’il faut travailler avec tous les acteurs impliqués dans la lutte contre les violences - la police, les services sociaux et médicaux, l’école. Il faut sensibiliser, impliquer et utiliser les femmes dans les structures du pouvoir pour introduire les changements nécessaires. Il faut surtout bâtir des réseaux et des alliances entre les organisations de femmes et les soutenir consciencieusement.