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La prostitution, est-elle une violence ou un métier comme les autres ?

dimanche 30 novembre 2003, par Dominique Foufelle

Un atelier sur les problèmes de la prostitution qui ne devait pas se transformer en débat, mais qui a posé plus de questions que donné de réponses…

Bien qu’on était du même côté de la barricade dans cet atelier, il nous a été difficile d’arriver à un accord sur les démarches nécessaires pour mettre fin à l’exploitation pénible qu’est la prostitution. C’est une violence et en même temps c’est une industrie puissante qui accompagne les rassemblement internationaux. Et c’est une industrie qui depuis un certain temps prospère grâce à "l’importation" de filles des pays de l’Est. Elles sont devenues la chaire blanche vendue sur les rues et les routes de toute l’Europe et certains veulent nous faire croire, que la prostitution est un métier comme un autre.
C’est trop facile de le répéter, mais si on pouvait imaginer l’histoire de ces filles abusées, violées, vendues, battues et tenues comme esclaves, qui risquent souvent la mort si elles essayent de s’échapper, peut-être penserait-on différemment. C’est un mythe bien utile, que les filles se vendent seules : elles sont vendues, parfois après avoir subi des violences extrêmes, au point d’oublier qui elles étaient.

L’union des femmes d’Europe : indispensable


On a entendu parler d’une étude sur les besoins "sexuels" des Jeux Olympiques d’Athènes en 2004. Vint mille filles sont recherchées ! Vingt mille filles qui devrait "travailler" pour le séjour plaisant des visiteurs et des touristes ! D’où viendront ces filles ? Et viendront-elles de "bonne volonté" ou bien elles seront vendues et revendues encore pour le profit de leur "maître" ?
On aime bien le modèle suédois. Pénaliser les clients de la prostitution est un rêve pour beaucoup d’organisations de protection des femmes, mais si ce modèle et cette législation n’est pas appliquée partout en même temps quel serait le résultat ? Faire déplacer les clients ? Presque. Ou bien "exporter" le problème dans un pays voisin.
De toute façon les victimes sont les mêmes - les filles pauvres, les jeunes filles et surtout les filles des pays de l’Est. Pourquoi dans le débat pour la Constitution Européenne la question de cet esclavage n’est-elle pas discutée ? Si on veut vraiment trouver une solution, il faudrait qu’elle soit universelle.
Il ne faut pas penser seulement dans le cadre de l’Union Européenne, telle quelle est maintenant. Les pays de l’Est sont plus ou moins exclus du débat européen ; on a vu que ce n’était pas facile de prendre la parole pendant le FSE aussi. Il est nécessaire d’être ensemble en discutant ce problème car ces pays sont les sources principales des filles victimes de trafic. Mais en attendant que cela soit possible il faudrait que les femmes de l’Ouest se mettent d’accord sur ce point et n’essayent pas à résoudre le problème uniquement au niveau national.

P.-S.

Jivka Marinova, BGRF, Bulgarie – novembre 2003

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