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Femmes pour la paix, une voix commune

mercredi 12 novembre 2003, par Josefina Gamboa

Diversité de nationalités pour un même combat : rappeler que les hommes déclarent la guerre... aux femmes, car ce sont elles qui endurent les conséquences pour les enfants et les communautés. La guerre, répondant uniquement aux intérêts économiques, a été dénoncé par une multitude de femmes qui ont proposé des actions internationales de mobilisation pour les mois à venir.

Pendant la matinée dans l’Assemblée Européenne de Femmes à Bobigny, ils étaient six les volets proposés afin de travailler en groupe (ou plutôt d’écouter une poignée de femmes), et parmi eux celui de la guerre, qui a rassemblé un large public. Peut-être cet atelier aurait dû porter le nom "femmes et paix", mais le mot guerre, certes, a attiré sans hésitation toutes les pacifistes et antimilitaristes présentes, parmi les trois milliers de femmes qui ont participé à cette journée d’action et réflexion.
Diversité de nationalités et langues à la tribune, les intervenantes française et allemande ont montré leur accord sur un point délicat : leurs pays ne représentent nullement des forces de paix. Car selon elles, la position pacifiste adoptée par leurs gouvernements contre la guerre états-unienne en Irak ne répond qu’à des forts intérêts économiques engagés bien avant dans la région. Hypocrisie, patriarcat, et surtout domination flagrante de la politique par la libéralisation du commerce ont été dénoncés sans cesse dans la matinée.
"Les hommes décident de faire la guerre, les femmes sont seules à surmonter ses conséquences pour familles et enfants", était l’esprit de tous les discours. "Les femmes basques jeunes, nous sommes nées en guerre, et depuis le féminisme nous exigeons des droits sociaux et économiques égaux", affirmait une militante en espagnol, finissant par quelques mots dans la langue qu’elles ont su préserver avec effort et souffrance.
Le courage des antimilitaristes anglaises a été mise en avant par une porte-parole de la Ligue de Femmes pour la Paix. Ainsi, des nombreux noms ont été rappelés pour rendre hommage aux femmes qui ont été emprisonnées par leurs actions d’attaque déterminée mais toujours pacifique aux sous-marins, aux camions porte-bombes partant vers l’Irak, aux systèmes informatiques d’intelligence et d’espionage militaire. Car ces femmes ne se contentent pas d’être exclues de lieux de décision lors d’une tuerie planifiée, sinon qu’elles agissent, et une fois arrêtées, pas de violence surtout : elles lutteront en justice et pacifiquement pour la mise en liberté de leurs collègues.

Propositions pour la mobilisation


Une fois de plus, incountournable peut-être, le temps d’intervention a été dépassé, la faim de traducteurs-trices non respectée, l’espace d’expression pour la salle réduit au minimum. Mais il faut remarquer que cette assemblée de femmes a su mettre en avant les propositions aux débats théoriques.
Ainsi, des caravanes de paix vers l’Irak ont été annoncées, aussi bien qu’un mobilisation internationale contre la guerre pour la prochaine journée de la femme le 8 mars 2004. A une campagne d’adoption de prisionnières palestiniennes s’est ajoutée une autre action prévue pour septembre prochain à l’initiative de femmes kurdes et turques : créer une table globale de femmes pour la paix, avec une table apportée par chaque déléguée de pays, jusqu’à représenter le globe.
Une urgence, sans proposition concrète pour l’instant : exiger immédiatement que l’Europe agisse pour la paix en Tchéchénie.

P.-S.

Josefina Gamboa, 12 novembre 2003

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