Le thème de l’information et de la communication est enfin au cœur des débats sur la construction de cet autre monde possible et fait l’objet d’une conférence plénière dès l’ouverture du Fse. Ils et elles etaient donc nombreux-ses ce matin pour entendre les réflexions, les analyses et les propositions des intervenant-es. De nouvelles formes de communication émergent un peu partout dans le monde, produisant une information plurielle et populaire. Mais ces initiatives sont restées invisibles lors de la conférence du Forum social européen (Fse) sur l’information et la culture. Quel paradoxe !
Au programme, le passage d’un système monopolistique de communication à de nouveaux droits individuels et collectifs. Si la contestation a bel et bien trouvé sa place dans cet espace, c’était une contestation en ordre dispersé, politique-un peu, universitaire-surtout, et déjà ancienne sur le système de communication dominant aux mains d’une industrie poussée par la seule rentabilité. Quant à la promotion de nouveaux modèles de communication point. Les discours datent et toujours pas de dynamique de changement dans l’air. Et pourtant, n’est-il pas urgemment nécessaire de repenser l’information de facon participative, de promouvoir des stratégies d’échange et de mutualisation à l’instar de la couverture media commune réalisée pendant ce Forum ? Et pourtant, la réflexion sur d’autres modes économiques valorisant les richesses collectives n’est-elle pas indispensable pour que la communication ne soit pas une affaire de spécialistes mais de solidarité ? Au-delà des jolies déclarations, les propositions d’alternatives n’ont guère été au rendez-vous. A se demander si le rôle des expert-es présent-es n’etait pas de conserver leur monopole de parole sur cette autre communication, de conserver finalement le modèle hégémonique de la mondialisation libérale.