La moitié des pays du sud de l’Afrique, pourtant exposés à la famine, refusent d’utiliser l’aide alimentaire en provenance des Etats-Unis par crainte des problèmes de santé ou d’entrave à l’exportation que pourrait causer le mais transgénique. Le président de la Zambie, Levy Mwanawasa a déclaré préférer souffrir de la faim que d’utiliser des produits toxiques. Les objections des pays récipiendaires du mais américain (Angola, Lesotho, Malawi, Mozambique, Swaziland, Zambie et Zimbabwe) sont dues à une prise de conscience récente. Les pays fournisseurs de l’aide alimentaire ont été accusés de tromperie et, dans de nombreux cas, les livraisons sont suspendues ou stockées en attendant une décision. Seuls le Swaziland, le Lesotho et le Malawi ont accepté ces livraisons sans conditions. Il faut éviter la dissémination des grains, une solution serait de les moudre mais le WFP, qui par ailleurs certifie que le mais américain ne présente pas de danger, n’a pas les moyens de se livrer à cette opération. La mouture présente aussi l’inconvénient de diminuer la durée de conservation du mais qui ne serait alors plus disponible quand la famine se ferait sentir. Un fonctionnaire de la Commission Européenne affirme que la contamination de cultures par des traces d’OGM est improbable, d’ailleurs l’Union Européenne n’exige aucune traçabilité du bétail nourri par des OGM. D’après le WFP, cette controverse complexe se déroule dans un contexte de menace grave de famine, 7 millions de personnes ayant en ce moment un besoin urgent d’aide alimentaire. D’ici la fin de l’année, au sud de l’Afrique, 13 millions de personnes pourraient être concernées.