Des entretiens d’une demi-heure à une heure ont été conduits auprès de seize femmes, de 22 à 90 ans, toutes habitantes du troisième arrondissement. Vous trouverez, ci-après, non pas ces femmes qui peuplent les papiers glacés des magazines, mais ces femmes que nous pouvons croiser dans notre quotidien et qui participent à la vie de notre arrondissement : commerçante, cadre, retraitée, étudiante, employée, militante associative, etc.
Au cours de ces entretiens trois questions leur ont été posées :
" Pouvez-vous me décrire votre journée d’hier ?"
Cette question n’a pas été retranscrite, mais a permis à chaque femme de raconter quelques faits de son quotidien. Surtout, cette amorce permettait d’aborder les questions suivantes de manières plus personnelles.
" Par rapport à votre quotidien, que représente pour vous la journée internationale des femmes, que représentent les droits des femmes ? "
" Que pensez-vous de la représentation des femmes dans les médias (presse, télévision, publicité, cinéma, etc.) ? "
Malgré les différences d’âge, de statut social et de conditions économiques de ces femmes, ce qui a retenu mon attention, c’est qu’elles avaient toutes un point de vue relativement commun sur leurs droits. Malgré les progrès qu’ils représentent, elles considèrent que les droits des femmes ne sont pas suffisamment respectés dans les faits. Selon elles, ces droits demeurent fragiles parce qu’ils ne sont pas encore considérés comme allant de soi dans les pratiques courantes. Les exemples qu’elles proposent nous démontrent qu’il reste de véritables différences entre la place des hommes et la place des femmes dans la société, notamment au niveau professionnel et familial. Toutes s’accordent à penser qu’il y a encore de nombreux combats à mener pour que l’égalité entre les sexes ne soit plus une quête mais une évidente réalité.
Quant aux médias, à la publicité en particulier, elles ont reproché la dévalorisation presque systématique de leur représentation en tant que femmes.
Ces femmes ne sont identifiées que par leur âge et leur prénom. Certaines pourront critiquer ce choix considérant que j’ai volontairement laissé ces femmes dans une forme d’anonymat "classique" ayant traditionnellement court lorsque l’on parle de nous. J’aimerais préciser que ce choix résulte d’une véritable réflexion.
A savoir : je ne voulais pas que les personnes regardant les photos puissent "faussement" justifier les propos tenus par l’une ou par l’autre par le fait que telle ou telle était mariée, divorcée, mère, veuve, hétérosexuelle, lesbienne, active, au foyer, cadre supérieure ou femme de ménage. L’objectif de cette démarche est que les personnes regardant ces photos, lisant leurs propos, se posent justement question sur leur "statut social" ("mais qui est-elle, qu’a t’elle vécu pour dire ce genre de chose ?") ; que les spectatrices et les spectateurs "dépassent" leur possible idées reçues (du type : "si elle dit ça c’est parce qu’elle est divorcée ...") et découvre l’unité des propos tenus par l’ensemble hétéroclite de ces femmes.
C’est avec enthousiasme que je me suis retrouvée dans la majorité de leurs propos.
J’espère que vous apprécierez, vous aussi, la qualité de leurs paroles restituées ci-après.
Je les remercie toutes chaleureusement pour leur participation à cet événement. [2]
Les entretiens :
Renée, 90 ans
Eveline, 23 ans
Delphine, 32 ans
Geneviève, 80 ans
Evelyne, 54 ans
Tcho, 40 ans
Alice, 22 ans
Anne-Marie, 50 ans
Claire, 25 ans
Eugenia, 38 ans
Francisca, 22ans
Françoise, 74 ans
Christelle, 30 ans
Christine, 40 ans
Shahrazed, 27 ans
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